samedi 2 janvier 2016

VATICAN - Les Operateurs Pastoraux tués durant l’année 2015

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Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 30 décembre 2015 12:45:10 UTC
VATICAN - Les Operateurs Pastoraux tués durant l'année 2015
Cité du Vatican (Agence Fides) – La traînée des opérateurs pastoraux tués révèle, en cette époque historique de l'humanité, une recrudescence inouïe. Elle semble ne pas avoir d'égale dans l'histoire, parce qu'est en cours une persécution au niveau mondial. En effet, les chrétiens tués au cours de cette année, que notre Agence enregistre ponctuellement, appartiennent à quatre des cinq continents. L'Amérique, depuis sept ans déjà, jouit du triste primat avec huit opérateurs pastoraux tués. Elle est suivie par l'Asie avec sept, l'Afrique avec cinq et enfin l'Europe, avec deux prêtres tués en Espagne.
Ces chiffres ne sont que la pointe de l'iceberg de la persécution diffuse à l'encontre des chrétiens, comme on peut le lire déjà dans la Lettre à Diognète : ils aiment tout un chacun et sont persécutés par tous. Le prétendu « Etat islamique », Boko Haram, la discrimination dans différents pays où la religion constitue une affaire d'Etat, rendent difficile et héroïque le fait d'être chrétiens, objets d'attentats et de massacres. Il est nécessaire que le Christ soit en agonie jusqu'à la fin de ce monde, lorsque viendra Son Royaume de justice et de paix.
Au travers de ce dossier et des informations ponctuelles relatives à cette persécution, notre Agence veut mettre en lumière ces drames de l'humanité, afin de réveiller la conscience de tous les hommes de Bonne Volonté en vue de la construction d'une société plus juste et plus solidaire.
(p.Vito Del Prete, PIME)

Cité du Vatican (Agence Fides) – Selon les informations recueillies par l'Agence Fides, au cours de l'année 2015, 22 opérateurs pastoraux ont été tués de par le monde. Pour la septième année consécutive, le plus fort nombre d'opérateurs pastoraux tués est enregistré en Amérique. De 2000 à 2015, ce sont 396 opérateurs pastoraux qui ont été tués de par le monde, dont 5 Evêques.
En 2015, sont morts de manière violente 13 prêtres, 4 religieuses et 5 laïcs. Selon la répartition par continent, en Amérique ont été tués 8 opérateurs pastoraux – 7 prêtres et 1 religieuse ; en Afrique, ont été tués 5 opérateurs pastoraux – 3 prêtres, 1 religieuse et une laïque ; en Asie, ce sont 7 opérateurs pastoraux qui ont été tués – 1 prêtre, 2 religieuses et 4 laïcs alors qu'en Europe, ont été tués deux prêtres.
Comme cela est le cas depuis ces dernières années, la majeure partie des opérateurs pastoraux tués a trouvé la mort suite à des vols ou à des cambriolages, perpétrés par ailleurs avec férocité, dans des contextes marqués par la dégradation morale, la pauvreté économique et culturelle, l'intolérance, la violence comme règle de comportement, le manque de respect pour la vie, dans lesquels vivent de nombreuses populations. Dans ces contextes, similaires à toutes les latitudes, les prêtres, religieuses et laïcs tués vivaient leur témoignage dans la normalité quotidienne, en administrant les sacrements, en aidant les pauvres et les plus humbles, en s'occupant des orphelins et des toxicomanes, en suivant des projets de développement ou simplement en conservant leur porte ouverte à quiconque. Et certains ont été tués par les personnes mêmes qu'ils aidaient. « Hier comme aujourd'hui, apparaissent les ténèbres du refus de la vie, mais brille encore plus forte la lumière de l'amour, qu i l'emporte sur la haine et inaugure un monde nouveau » (S.S. François, Angelus du 26 décembre 2015).
La liste annuelle établie par Fides, sans doute incomplète, ne concerne pas seulement les missionnaires ad gentes au sens strict mais tous les opérateurs pastoraux morts de façon violente. Nous n'utilisons pas de fait le terme « martyre », sauf dans son sens étymologique de « témoin », pour ne pas devancer le jugement que l'Église pourra éventuellement donner à certains d'entre eux, mais aussi à cause de la pauvreté des informations que, dans la majorité des cas, il est possible de recueillir sur leur vie et sur les circonstances mêmes de leur mort.
Aux listes provisoires établies annuellement par l'Agence Fides, doit toujours s'ajouter la longue liste de ceux dont nous n'aurons jamais connaissance ou dont on ne connaîtra pas même le nom qui, dans tous les coins du monde, souffrent et paient de leur vie leur foi en Jésus Christ. (SL) (Agence Fides 30/12/2015)
Links:
Texte de l'édition spéciale relative aux opérateurs pastoraux tués au cours de l'année 2015
http://www.fides.org/fra/attachments/view/file/Dossier_Missionari_Uccisi_2015_FR.doc.doc

Clinton accuse Daech de génocide contre les chrétiens

Clinton accuse Daech de génocide contre les chrétiens
"Maintenant, je suis convaincue que les événements en cours représentent un génocide délibéré visant à détruire des vies, à faire disparaître les chrétiens et d'autres minorités religieuses", a déclaré l'ex-secrétaire d'Etat américaine.

Citée par Reuters, l'ex-secrétaire d'Etat américaine, qui brigue actuellement le prochain mandat présidentiel, a déclaré qu'elle s'était déjà exprimée à ce sujet sans toutefois avoir été aussi formelle. Cette fois elle est certaine qu'il y a suffisamment de preuves.
"Maintenant, je suis convaincue que les événements en cours représentent un génocide délibéré visant à détruire des vies, à faire disparaître les chrétiens et d'autres minorités religieuses", a déclaré l'ex-secrétaire d'Etat américaine.
Le 12 décembre dernier, Mme Clinton a affirmé qu'elle était l'unique candidate à la présidence américaine à disposer d'un plan concret de lutte anti-EI.
"Les autres candidats ne peuvent que disserter, tandis que moi j'ai assisté à des réunions dans la Situation Room. Je sais ce qu'il faut faire pour assurer la sécurité des Etats-Unis", a noté Hillary Clinton.
Elle n'est pas entrée dans le détail du sujet, mais a cependant précisé que dans l'éventualité de son élection elle n'admettrait pas l'engagement des Etats-Unis dans une opération au sol car "ce serait irraisonnable et les terroristes l'escomptaient".
Précédemment, Hillary Clinton avait déjà fait plusieurs déclarations au sujet de la lutte contre Daech. Ainsi, le 14 octobre, elle a prôné la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie pour faire pression sur Moscou. Selon elle, cette mesure pourrait contraindre Moscou à "prendre en considération les intérêts d'autres pays dans la région".
Le 19 novembre, elle a évoqué la nécessité d'intensifier l'opération aérienne contre l'Etat islamique. "Notre objectif ne consiste pas à dissuader les djihadistes, disait-elle alors, mais à remporter la victoire et à anéantir Daech".
Une coalition de 65 pays conduite par les Etats-Unis effectue le bombardement du territoire irakien depuis août 2014. Un mois plus tard, la coalition a lancé des attaques contre les positions des terroristes en Syrie. Les forces aérospatiales de Russie accordent leur assistance aux forces du président syrien Bachar el-Assad depuis le 30 septembre 2015.


Jtk

Des chrétiens martyrs en Orient | Le Devoir

Des chrétiens martyrs en Orient | Le Devoir

Des chrétiens martyrs en Orient

Les médias en parlent si peu qu'on finit par l'oublier, mais le fait demeure, rappelé ici par Jean Mohsen Fahmy : « Les adeptes de la religion la plus persécutée aujourd'hui dans le monde sont les chrétiens. » On estime, en effet, que ces derniers « subissent aujourd'hui 75 % de toutes les persécutions religieuses dans le monde ». En Corée du Nord, en Chine, au Vietnam, à Cuba, au Congo, en Inde, au Pakistan et en Malaisie, être chrétien vous expose à de mauvais traitements.

Franco-Ontarien d'origine égyptienne, diplômé en littérature de l'Université du Caire, de l'Université de Montréal et de l'Université McGill, le romancier, essayiste et professeur Jean Mohsen Fahmy, dans Chrétiens d'Orient, se penche plus spécifiquement sur la difficile situation des chrétiens de l'Égypte, de l'Irak, du Liban, de la Syrie, de la Palestine et d'Israël, victimes, écrit-il, d'un « lent génocide silencieux », résultat de vagues d'émigration et de conversion engendrées par les persécutions qu'ils subissent.

Il y avait 1,3 million de chrétiens en Irak du temps de Saddam Hussein. Aujourd'hui, terrorisés par al-Qaïda et le groupe État islamique, ils ne sont plus que 300 000. En Terre sainte (Palestine et Israël), il y a 40 ans, les chrétiens représentaient 20 % de la population. Aujourd'hui, ils ne comptent que pour moins de 2 %. En Égypte, les Coptes restent nombreux, malgré une forte émigration, mais ils sont en proie à d'incessantes exactions.

Cri du coeur

Le malheur des chrétiens d'Orient, déplore toutefois Fahmy, ne fait pas souvent les manchettes en Occident. Serait-ce, comme le suggère le philosophe Régis Debray, parce qu'ils sont « trop chrétiens pour intéresser la gauche, trop étrangers pour intéresser la droite » ? Fahmy, pour sa part, invite les chrétiens occidentaux à se préoccuper du sort de leurs coreligionnaires, qui sont à l'origine de leur foi, et ajoute, dans un cri du coeur, que tous les humains de bonne volonté doivent faire de même, « car, au-delà de la dimension religieuse, le sort des chrétiens d'Orient est manifestement une question de défense des droits humains [sic] ».

Le portrait actuel de la situation est désespérant. Voir, en début de 2015, 21 Coptes se faire décapiter sur une plage libyenne par des assassins affiliés au groupe État islamique donnait froid dans le dos. Assister au sauve-qui-peut des chrétiens arméniens de la ville syrienne d'Alep, ville qui les avait accueillis 100 ans plus tôt alors qu'ils fuyaient la tentative de génocide orchestrée par les Ottomans, afflige.

L'histoire des chrétiens d'Orient, Fahmy le montre bien, est jalonnée de persécutions. Dans cette région, les disciples du Christ, jusqu'au début du IVe siècle, ont subi les attaques de l'Empire romain. Après l'arrivée des armées musulmanes sur le territoire, au VIIe siècle, ils ont été sans cesse ostracisés et maltraités. Les violences dont ils sont actuellement les victimes rappellent ces sombres épisodes et menacent leur existence même.

Islam moderne

Le fatalisme, pourtant, ne doit pas s'imposer. La guerre civile n'est pas inscrite dans l'ADN de ces régions. « Partout en Orient, rappelle Fahmy, musulmans et chrétiens, pendant les soixante premières années du XXe siècle, s'allièrent pour construire ensemble une société moderne et pour dépasser les clivages d'antan. » L'affirmation, évidemment, doit être nuancée, quand on tient compte du génocide arménien en 1915-1916.

Il reste, écrit Fahmy, que cette époque fut, en Égypte, « le véritable âge d'or de la coexistence des musulmans et des Coptes ». Cette détente est attribuable à la présence d'un courant moderniste dans l'islam, qui conteste l'interprétation littérale des textes sacrés et prône une alliance nationale entre musulmans et chrétiens contre l'occupant anglais. La Confrérie des Frères musulmans, fondée en 1928, s'opposera violemment à cette bonne entente, au nom d'un islam radical.

La coexistence pacifique dans cette région n'aura pas duré longtemps, mais le fait qu'elle a déjà existé montre qu'elle n'est pas impossible, à condition que l'interprétation rétrograde de l'islam soit remplacée par une version moderne de cette religion. On veut croire Fahmy quand il écrit que « cette évolution est souhaitée par la grande majorité des gens d'Orient, chrétiens et musulmans confondus », et qu'elle « dépendra, dans une large mesure, d'un débat qui a cours au sein des populations musulmanes ». En attendant, nous avons, en Occident, le devoir moral de nous informer de la situation, d'aider matériellement ces chrétiens persécutés et de veiller à ce que nos gouvernants ne les abandonnent pas.

Excellent résumé de la riche histoire des chrétiens d'Orient et plaidoyer très senti pour leur survie sur la terre d'origine du christianisme, l'essai de Jean Mohsen Fahmy, dont le seul petit défaut est de ne pas citer suffisamment ses sources, est un retentissant coup de semonce visant à briser notre indifférence envers des alliés en danger de mort.

Jtk

vendredi 1 janvier 2016

Les chrétiens entre pétrole et charia | Valeurs actuelles

Les chrétiens entre pétrole et charia | Valeurs actuelles

Les chrétiens entre pétrole et charia

Le pape François a évoqué, en juin, « la vie de milliers et de milliers de familles [qui] semble avoir moins de poids, sur la balance des intérêts, que le pétrole et les armes ». Il désignait ainsi les minorités chrétiennes et yazidis broyées par les persécutions. Après la Turquie et le Liban, l'Irak et la Syrie allongent le martyrologe de la chrétienté orientale. Aux morts et aux disparus, aux femmes et aux enfants volés, violés, vendus, s'ajoute un exode d'une ampleur sans précédent. Des territoires immenses se vident de toute présence chrétienne. Malgré le devoir d'espérance, il est difficile de croire à un retour possible.
Ces « trafiquants de mort » que dénonce le pape sont les djihadistes en tenue de combat, mais aussi leurs complices — veste et cravate en Turquie, djellabas immaculées dans le Golfe — et les "stratèges du chaos" d'Amérique et d'Europe, rappelle Marc Fromager, le directeur d'Aide à l'Église en détresse (AED).
« Entre les différentes opérations militaires, des velléités de redécoupage de la région et un alignement servile sur les intérêts des pétromonarchies, l'Occident aura durablement marqué le Moyen-Orient », écrit-il dans une synthèse remarquable (Guerres, Pétrole et Radicalisme, les chrétiens d'Orient pris en étau, aux éditions Salvator).
Père de six enfants, l'auteur n'a jamais cessé d'arpenter ces terres bibliques ravagées par de puissants intérêts géoéconomiques, où la charia, le pétrole et le commerce des armes anéantissent lentement toute trace de présence chrétienne. Cette « stratégie du chaos » a détruit l'Irak puis la Libye, où les milices djihadistes « imposent à la fois la charia et le contrôle juteux de toutes sortes de trafics ». Les semeurs de violence ont recommencé en Syrie : « Les dirigeants sont-ils réellement inconscients ou simplement cyniques ? »
La France de Nicolas Sarkozy et de François Hollande n'en sort pas grandie. Après avoir abandonné sa responsabilité de protectrice des chrétiens d'Orient, elle aura brillé par son absence de vision stratégique et perdu tout crédit en naviguant à la godille. Jusqu'à ce virage à 180 degrés à propos d'Assad, en novembre, sous la pression de Vladimir Poutine, homme d'État et de convictions, la "divine surprise" de 2015 dans cette région charnière.


Jtk

Barack Obama écrit aux « chrétiens persécutés à Noël » | La-Croix.com - Actualité

Barack Obama écrit aux « chrétiens persécutés à Noël » | La-Croix.com - Actualité

Barack Obama écrit aux « chrétiens persécutés à Noël »

L'USCIRF, la commission des États-Unis pour la liberté religieuse dans le monde, appelle les gouvernements à agir.
Le président des États-Unis publie mercredi 23 décembre une déclaration « sur les chrétiens persécutés à Noël ».
« Pendant ce temps de l'Avent, les chrétiens aux États-Unis et dans le monde entier se préparent à célébrer la naissance de Jésus-Christ », écrit-il. « Ceux d'entre nous qui ont la chance de vivre dans les pays qui respectent ce droit fondamental à pratiquer librement leur foi rendent grâce pour cette bénédiction ».

Beaucoup de chrétiens ne jouissent pas de ce droit

« Michelle et moi sommes toujours très conscients que beaucoup de nos frères chrétiens ne jouissent pas de ce droit », rappelle également Barack Obama, faisant référence à son épouse, élevée dans l'Église méthodiste mais aujourd'hui membre de l'Église unie du Christ.
> À lire aussi : Barack Obama fait l'éloge de la liberté religieuse comme axe de la diplomatie américaine 
« Nous maintenons particulièrement proche de nos cœurs et de nos esprits ceux qui ont été chassés de leurs terres ancestrales par la violence indicible et la persécution », écrit encore le président, en référence notamment aux chrétiens irakiens chassés de Mossoul et de la plaine de Ninive par Daech à l'été 2014, et aux nombreux chrétiens syriens contraints à fuir les bombardements du régime comme les pressions et les violences des groupes djihadistes.

Les cloches vont se taire

« Dans certaines régions du Moyen-Orient où les cloches de l'église ont retenti pendant des siècles le jour de Noël, cette année elles vont se taire ; ce silence témoigne tragiquement des atrocités commises contre ces communautés par l'État islamique ».
Dans cette déclaration, le président Obama dit s'associer à la prière « des gens du monde entier » pour que « Dieu protège les chrétiens persécutés et ceux d'autres confessions », et prier aussi pour « ces hommes et ces femmes courageux engagés dans des opérations militaires et des efforts humanitaires et diplomatique pour soulager leurs souffrances et rétablir la stabilité, la sécurité, et l'espoir dans leur pays ».
« Comme le vieux chant de Noël nous rappelle : le mal échouera, et le juste prévaudra, paix sur la terre et bonne volonté aux hommes », conclut-il.

Tant de crises et de violences en 2015

De son côté, et dans un communiqué distinct, l'USCIRF, la commission des États-Unis pour la liberté religieuse internationale, appelle les gouvernements à agir.
Soulignant le retentissement dans « les médias du monde entier » de cette histoire dans laquelle des musulmans dans le nord du Kenya ont « courageusement refusé d'identifier les chrétiens parmi eux » comme le leur demandaient les terroristes d'Al-Shabaab, cette commission liée au Département d'État a américain juge « significative » cette « résonance particulière ».
« Avec tant de crises humanitaires et de violence horrible commis par des terroristes dans de nombreux endroits dans le monde, 2015 a été une année difficile pour la liberté religieuse et les droits de l'homme », déclare Robert P. George, président de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF). « Nous sommes tellement habitués à des histoires de mort et de division que les musulmans kenyans risquant leur vie pour les non-musulmans kenyans nous redonne espoir ».

Liberté la plus fondamentale

Al-Shabaab en Afrique orientale, Daech en Syrie et en Irak, Boko Haram au Nigeria et dans les pays voisins... La liste est longue de ces violations flagrantes de la liberté religieuse et des droits humains commises par des acteurs non-étatiques, « tuant des musulmans et non-musulmans », souligne le texte, qui rappelle que « l'existence même de certaines communautés religieuses minoritaires » est menacée.
En Corée du Nord, en Erythrée ou en Iran, les persécutions sont commises par les gouvernements.
« Pendant cette période de fête, il nous faut rester avec ceux qui sont persécutés pour leur foi, félicitez ceux qui soutiennent et donner un abri aux persécutés, et réaffirmer notre engagement à protéger et promouvoir cette liberté la plus fondamentale », conclut le président de l'USCIRF.
« Ces Kenyans courageux nous rappellent que des individus font la différence quand ils défendent et soutiennent la liberté religieuse des autres. Les gouvernements doivent faire de même ».


Jtk

« Il n’y a pas un plan d’éradication concertée des chrétiens d’Orient » | La-Croix.com - Monde

« Il n'y a pas un plan d'éradication concertée des chrétiens d'Orient » | La-Croix.com - Monde

« Il n'y a pas un plan d'éradication concertée des chrétiens d'Orient »
ENTRETIEN avec Bernard Heyberger, historien, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (1).
Ce spécialiste des chrétiens d'Orient retrace cent ans de présence chrétienne au Moyen-Orient. Il resitue les massacres qui ont émaillé leur histoire aux XIXe et XXe  siècles dans le cadre de la montée des nationalismes.
 La Croix : Le génocide arménien, qui a causé la mort de 1,2  à 1,5 million de personnes et abouti à la quasi-disparition de la présence chrétienne en Turquie, était-il un prélude aux violences actuelles et à l'élimination des chrétiens  de tout le Moyen-Orient ?
 Bernard Heyberger : Il ne faut pas imaginer qu'il existerait un fanatisme atavique et violent qui remonterait aux origines de l'islam. Le génocide arménien relève surtout d'une logique nationaliste.
 > Retrouvez notre dossier spécial sur le génocide arménien 
L'empire ottoman avait essayé de se construire comme une nation, mais il suscita la création de communautés minoritaires qui, avec le soutien des puissances occidentales, négocièrent en son sein des statuts d'exception.
Les maronites, les assyro-chaldéens, les Arméniens, rêvaient tous de créer leur nation. Le projet de nation turque fut une réaction face à l'échec du projet ottoman. Le nationalisme turc, lui, ne pouvait tolérer le nationalisme arménien sur son territoire…
 > Lire le blog : Cent ans après le génocide, les Arméniens face à la Turquie 
 Qu'en est-il des massacres des assyro-chaldéens, qui ont fait autour de 400 000 morts pendant la même période ?
 B. H. : Selon moi, le terme de génocide s'applique bien à l'éradication planifiée et systématique des Arméniens par des troupes spéciales de l'armée ottomane. En revanche, et je renvoie aux travaux de l'historienne Florence Hellot-Bellier (2), qualifier les violences contre les assyro-chaldéens est plus complexe.
Ces populations, qui vivaient aux frontières des empires ottoman, russe et perse, ont sans doute davantage été les victimes d'un effondrement de l'État et du chaos et des vengeances qui en ont résulté. La situation actuelle en Irak et en Syrie aujourd'hui y ressemble plutôt.
 On ne peut donc parler de plan systématique  à l'heure actuelle ?
 B. H. : Non, je ne crois pas à un plan d'éradication concertée des chrétiens d'Orient : ils sont davantage victimes des rivalités entre sunnites et chiites, entre factions islamistes rivales. Il est toujours plus facile de prendre leurs ressources aux populations minoritaires – en l'occurrence les chrétiens, mais aussi les yézidis, etc. – qu'aux musulmans, surtout lorsque l'on se présente comme de « bons musulmans » !
 > Retrouvez notre dossier spécial sur les chrétiens d'Orient 
Les violences contre les chrétiens donnent même de la légitimité à ceux qui les commettent, de même que les actes de brigandage à leur égard peuvent être présentés par leurs auteurs comme des actes islamiques conformes à la charia. Ce discours passe d'autant mieux auprès de la population que c'est celui qui est enseigné à l'école dans de nombreux pays musulmans…
 La période du nationalisme arabe, entre 1950 et 1980, constitue-t-elle une parenthèse enchantée  dans la présence chrétienne au Moyen-Orient ?
 B. H. : Il est vrai que beaucoup y ont cru et sont parvenus à s'en sortir en adhérant à cette idéologie.
Mais le nationalisme arabe s'est soldé par des défaites politiques et militaires successives, notamment face à Israël, et par la mise en place de régimes autoritaires et populistes qui n'ont pas empêché la montée de l'islamisme, ou qui l'ont même aidé, en particulier par leur politique scolaire et culturelle.
Les chrétiens non coptes ont été victimes du régime de Nasser, qui a expulsé les « Shawâm », d'origine libano-syrienne, qui formaient une forte minorité en Égypte. En Syrie, les nationalisations des entreprises et de l'enseignement par le Baas, dans les années 1960, ont poussé bien des chrétiens à l'exil.
 > Retrouvez l'e-book Nouveau regard sur le nationalisme arabe 
 Cette mémoire tragique a-t-elle été pansée ?
 B. H.  : Non, pas suffisamment. L'histoire des massacres à Damas et au Liban en 1860, de ceux commis en Anatolie dès les années 1890 ou pendant la guerre civile libanaise (1975-1990) n'est toujours pas digérée.
Aujourd'hui, après de tels conflits, la communauté internationale mettrait en place un processus de réconciliation, des procédures d'indemnisations des victimes… Cela n'a pas été le cas ici.
  Retrouvez un supplément spécial sur les chrétiens d'Orient dans La Croix du 18 février. 


(1) Auteur de Les Chrétiens au Proche-Orient, Payot, 160 p., 16 €.
(2) Chroniques de massacres annoncés, les assyro-chaldéens d'Iran et du Hakkari face aux ambitions des empires, Geuthner, 2014, 55 €.


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