jeudi 22 février 2018

Daghestan: les femmes tuées dans l’église de Kizlyar enterrées en tant que martyrs

21.02.2018 par Jacques Berset, cath.ch

Les cinq femmes assassinées dimanche 18 février 2018 par un homme armé alors qu’elles sortaient de l’église Saint-Georges, à Kizlyar, au Daghestan (Russie), ont été enterrées le 20 février à côté du lieu de culte orthodoxe. Les autorités de l’Eglise les considèrent comme des martyrs.

L’attaque terroriste, menée par un dénommé Khalil Khalilov, a été revendiquée par Amaq, l’agence d’information de Daech, l’Etat islamique. Le tireur, qui a été abattu, prétendait vouloir venger “les morts de Syrie”.  Quatre autres personnes sont encore hospitalisées.
La décision d’enterrer ces victimes près de l’église a été prise par l’archevêque orthodoxe Varlaam de Makhachkala et Grozny. Il a considéré que ces fidèles ont été “martyrisés sur le territoire de l’église et qu’il était permis de les enterrer à côté de l’église”, a considéré le gouverneur du Daghestan, Vladimir Vassiliev.

Semer la discorde entre les communautés religieuses

Le chef de l’Eglise orthodoxe russe, le patriarche Cyrille, a dénoncé ce “crime monstrueux” commis à la veille du Grand Carême, le qualifiant de “provocation visant à semer la discorde entre les orthodoxes et les musulmans, qui vivent en paix dans le Caucase depuis des siècles”.
Le Conseil interreligieux de Russie, qui regroupe les représentants des religions traditionnelles de Russie, a dénoncé le lâche attentat commis dans cette province russe du Caucase à majorité musulmane. Il a déploré cette attaque qui a eu lieu “le Dimanche du pardon, jour où les chrétiens orthodoxes s’efforcent, suivant la tradition, de se réconcilier avec tous”. Le but du terroriste et de ceux qui l’ont inspiré, écrit le Conseil interreligieux, “est de semer la haine interreligieuse, d’anéantir les traditions multiséculaires de coexistence pacifique entre chrétiens et musulmans en Russie. Les leaders religieux de notre pays appellent à tout faire pour l’empêcher”. (cath.ch/interfax/mospat/b

https://www.cath.ch/newsf/daghestan-les-femmes-tuees-dans-leglise-de-kizlyar-enterrees-en-tant-que-martyrs/

mardi 20 février 2018

Rejet de la part du Parlement israélien de la proposition de loi reconnaissant le Génocide arménien

/ISRAEL - Rejet de la part du Parlement israélien de la proposition de loi reconnaissant le Génocide arménien
 
Jérusalem (Agence Fides) – La Knesset a rejeté une proposition de loi présentée par Yair Lapid, député du parti centriste laïc Yesh Atid, qui aurait rendu officielle la reconnaissance de la part de l’Etat d’Israël du génocide arménien. Le vote préliminaire qui a interrompu la procédure parlementaire relative à la proposition en question a eu lieu le 14 février. Le Vice-ministre des Affaires étrangères israélien, Tzipi Hotovely, a affirmé qu’Israël ne prend pas officiellement position sur la question du génocide arménien, « vu sa complexité et ses implications diplomatiques ».
Le 26 avril 2015, le Président israélien, Reuven Rivlin, avait accueilli dans sa résidence présidentielle de Jérusalem, une commémoration visant à faire mémoire du centenaire de l’extermination planifiée des arméniens en Anatolie. Au cours de la cérémonie, le Président Rivlin avait indiqué que le peuple arménien avait été « la première victime des exterminations de masse modernes » tout en évitant de prononcer le mot génocide pour indiquer les massacres dans le cadre desquels moururent plus de 1,5 millions de personnes.
Le Président américain, Donald J. Trump, avait, lui aussi, dédié, le 24 avril dernier, une déclaration officielle aux massacres planifiés subis dans la péninsule anatolienne par les arméniens en 1915, tout en évitant d’appliquer à ces massacres systématiques la qualification de génocide arménien, poursuivant la ligne de conduite de ces quatre derniers prédécesseurs notamment pour ne pas susciter de réactions négatives de la part de la Turquie. (GV) (Agence Fides 20/02/2018)

dimanche 18 février 2018

Dimension œcuménique du martyre des chrétiens au Proche-Orient

Zenit 15-2-2018 -« L’unité de l’Église s’est déjà accomplie dans les saints » et « dans ses martyrs l’Église est indivise », tel est le message central du discours du cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, publié par L’Osservatore Romano en italien daté du 15 février 2018.
« Comme l’Église des débuts était convaincue que le sang des martyrs était semence pour les nouveaux chrétiens, a écrit le cardinal, nous aussi, aujourd’hui, nous pouvons espérer qu’un jour le sang de tant de martyrs de notre temps se révélera semence de la pleine unité œcuménique du Corps du Christ. »
Deux ans après la signature de la déclaration commune entre le pape François et le patriarche orthodoxe russe Kirill à La Havane, le 12 février 2016, le cardinal Koch l’a qualifiée d’« exemple extraordinaire de rapprochement œcuménique ».
Au Moyen-Orient, a noté le cardinal, « la situation des chrétiens est plutôt difficile et incertaine », mais « les relations œcuméniques sont très fortes et prometteuses ». « Le contexte difficile », selon lui, est un des « motifs de rapprochement … que l’on peut définir ‘œcuménisme de la vie’ ». « Le témoignage commun des chrétiens au Moyen-Orient » est « un gage d’unité », estime le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.
Dans son discours, le cardinal Koch a retracé le chemin œcuménique après le Concile Vatican II en démontrant que tous les papes ont insisté « sur l’importance œcuménique des martyrs » et que cela « se poursuit heureusement avec le pape François qui …a fait de l’œcuménisme des martyrs ou, comme il le définit lui-même, ‘l’œcuménisme du sang’, un de ses thèmes œcuméniques importants ».
Voici notre traduction du discours du cardinal Koch publié en italien par L’Osservatore Romano.
MD
Discours du cardinal Kurt Koch
Si la dimension œcuménique de la persécution des chrétiens et du martyre est devenue visible, nous le devons surtout aux papes venus après le concile Vatican II. Durant la cIII congrégation générale du concile, le bienheureux pape Paul VI, le 18 octobre 1964, a béatifié les martyrs de l’Ouganda rendant hommage aussi aux anglicans qui avaient subi les mêmes souffrances que leurs frères catholiques. Le saint pape Jean-Paul II a bien exprimé la dimension œcuménique du martyre en organisant une célébration commune dans ce lieu historiquement symbolique qu’est le Colisée, durant le jubilé de l’an 2000, quand en présence de hauts représentants de différentes Églises il a rappelé les martyrs du XXe siècle et écouté leurs témoignages de foi, comme celui du pasteur évangélique Paul Schneider, du métropolite orthodoxe Serafim et du religieux catholique Maximilien Kolbe, et les a commentés en ce sens : « L’héritage précieux que ces témoins courageux nous ont laissé est un patrimoine commun à toutes les Églises et à toutes les Communautés ecclésiales. C’est un héritage qui nous parle d’une voix plus forte que celle des fauteurs de division. L’œcuménisme le plus convaincant est celui des martyrs et des témoins de la foi ; il indique aux chrétiens du vingt et unième siècle la voie de l’unité » (Jean Paul II, Homélie à l’occasion de la commémoration des témoins de la foi du XXe siècle, 7 mai 2000).
En 2008, le pape Benoît XVI, à l’occasion de sa visite à la basilique Saint-Bartholomée sur l’île Tibérine, dédiée à la mémoire des martyrs du XXe siècle, a honoré le martyre œcuménique comme étant le plus haut témoignage d’amour (cf. Homélie à l’occasion de la commémoration des témoins de la foi du XX et XXI siècle à Rome, en la basilique Saint-Bartholomée à l’île Tibérine, 7 avril 2008).
Cette manière d’insister sur l’importance œcuménique des martyres se poursuit heureusement avec le pape François qui, dès le début de son pontificat, a fait de l’œcuménisme des martyrs ou, comme il le définit lui-même, « l’œcuménisme du sang », un de ses thèmes œcuméniques importants. Selon lui ce sont les persécuteurs eux-mêmes qui nous indiquent cet œcuménisme du sang. En effet, « pour les persécuteurs nous ne sommes pas divisés, nous ne sommes pas luthériens, orthodoxes, évangélistes, catholiques… Non ! Nous sommes un ! Pour les persécuteurs, nous sommes chrétiens ! Rien d’autre ne les intéresse. Voilà l’œcuménisme du sang que l’on vit aujourd’hui » (François, Discours aux membres de la Catholic Fraternity of Charismatic Covenant Communities and Fellowships, 31 octobre 2014). Ainsi, dans l’œcuménisme des martyrs se pose également à nous un grand défi, que le pape François a exprimé en disant sa célèbre phrase : « Si l’ennemi nous unit dans la mort, qui sommes-nous pour nous diviser dans la vie ? » (Discours au mouvement du Renouveau dans l’Esprit, 3 juillet 2015). En effet, n’est-il pas humiliant parfois que les persécuteurs des chrétiens aient une vision œcuménique meilleure que la nôtre, parce qu’ils savent qu’au fond les chrétiens entre eux sont une seule chose ? »
Ces importantes affirmations des papes montrent que l’unité de l’Église s’est déjà accomplie dans les saints et que dans ses martyrs l’Église est indivise. Comme l’Église des débuts était convaincue que le sang des martyrs était semence pour les nouveaux chrétiens, nous aussi, aujourd’hui, nous pouvons espérer qu’un jour le sang de tant de martyrs de notre temps se révélera semence de la pleine unité œcuménique du Corps du Christ. Le pape François et le patriarche Kirill ont témoigné de cette espérance dans leur déclaration commune à La Havane : « Nous nous inclinons devant le martyre de ceux qui, au prix de leur propre vie, témoignent de la vérité de l’Évangile, préférant la mort à l’apostasie du Christ. Nous croyons que ces martyrs de notre temps, issus de diverses Églises, mais unis par une commune souffrance, sont un gage de l’unité des chrétiens » (Déclaration commune du pape François et du patriarche Kirill de Moscou et de toute la Russie, La Havane, 12 février 2016, n. 12).
Comme le Moyen-Orient est la terre d’origine du christianisme, il peut réclamer une place unique dans le mouvement pour l’unité des chrétiens. Le mouvement œcuménique est empreint de cette profonde conviction que les chrétiens trouveront les chemins qui portent à l’unité et approfondiront leurs racines communes. Ce n’est donc pas un hasard si c’est à Jérusalem qu’a eu lieu l’événement qui marque le début du « dialogue d’amour » entre catholiques et orthodoxe, c’est-à-dire le pèlerinage que le bienheureux pape Paul VI et le patriarche œcuménique Athënagoras firent ensemble dans la ville sainte le 6 janvier 1964. Sut le sol où le Christ a fondé son Église et où il a versé son sang pour elle, les deux chefs d’Église se sont échangés un baiser de paix, ont écouté la lecture du chapitre 17 de l’Évangile de Jean et ont prié ensemble, s’engageant ainsi irréversiblement sur le chemin vers l’unité.
Le Moyen-Orient est sans aucun doute une des régions du monde où la situation des chrétiens est plutôt difficile et incertaine, mais où les relations œcuméniques sont très fortes et prometteuses, notamment entre orthodoxes et catholiques. La situation de minorité et le contexte difficile sont indubitablement des motifs de rapprochement dans la manière que l’on peut définir « œcuménisme de la vie », et qui s’est traduit en accords pastoraux importants. Je pense surtout à l’important accord, signé en 1996 à Charfeh, au Liban, par les patriarches catholiques et orthodoxes du Moyen-Orient, qui concerne en particulier les mariages mixtes et l’élaboration d’un catéchisme commun pour les enfants. La nécessaire solidarité dans un contexte d’incertitude a par ailleurs poussé les Églises à conclure des accords pastoraux providentiels en cas de nécessité et à permettre aux croyants d’autres Églises l’accès aux sacrements, par exemple entre l’Église catholique et l’Église syro-orthodoxe en 1984 et entre l’Église chaldéenne et l’Église assyrienne d’Orient en 2001.
Dans son exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Medio Oriente, signée à Beyrouth le 14 septembre 2012, le pape Benoît XVI a encouragé fortement le développement de ces liens œcuméniques entre chrétiens de différentes Églises au Moyen-Orient, soulignant la dimension œcuménique de la sainteté: « Les martyrologes attestent que des saints et des martyrs de toute appartenance ecclésiale, ont été – et certains le sont aujourd’hui – des témoins vivants de cette unité sans frontière dans le Christ glorieux, avant-goût de notre ‘être réunis’ comme peuple finalement réconcilié en Lui » (Ecclesia in Medio Oriente, n. 11).
La sainteté montrée dans la vie et le témoignage commun des chrétiens au Moyen-Orient sont un gage d’unité. Dans sa lettre aux chrétiens au Moyen-Orient du 21 décembre 2014, le pape François a souligné l’appel œcuménique à la sainteté, que la persécution adresse aux chrétiens de toutes les Églises : « La situation dans laquelle vous vivez est un appel fort à la sainteté de vie, comme l’attestent saints et martyrs de toute appartenance ecclésiale. Je me souviens avec affection et vénération des pasteurs et des fidèles auxquels, ces derniers temps, a été demandé le sacrifice de la vie, souvent pour le seul fait d’être chrétiens. Je pense aussi aux personnes séquestrées, parmi elles des évêques orthodoxes et des prêtres de divers rites. Puissent-ils retourner bientôt sains et saufs dans leurs maisons et dans leurs communautés. Je demande à Dieu que tant de souffrance unie à la croix du Seigneur donne de bons fruits pour l’Église et pour les peuples du Moyen-Orient ». Dans la même lettre, François exprime sa joie devant l’œcuménisme concret vécu par les chrétiens en Moye Orient: «Au milieu des inimitiés et des conflits, la communion vécue entre vous en fraternité et simplicité est signe du Royaume de Dieu. Je suis heureux des bonnes relations et de la collaboration entre les patriarches des Églises orientales catholiques et ceux des Églises orthodoxes ; comme aussi entre les fidèles des diverses Églises. Les souffrances endurées par les chrétiens apportent une contribution inestimable à la cause de l’unité. C’est l’œcuménisme du sang, qui demande un abandon confiant à l’action de l’Esprit Saint ».
La situation dans laquelle vivent les chrétiens au Moyen-Orient est une impulsion œcuménique non seulement pour eux-mêmes, mais également pour les chrétiens dans le monde entier. La préoccupation commune pour les chrétiens au Moyen-Orient a été citée dans différentes déclarations conjointes que le pape François a signées avec d’autres chefs d’Église, comme avec le patriarche œcuménique Bartholomée à Jérusalem le 25 mai 2014 et à Istanbul il 30 novembre 2014, ou avec le pape copte-orthodoxe Tawadros au Caire le 28 avril 2017. La déclaration commune avec le patriarche Kirill à La Havane, le 12 février 2016, fut, elle aussi, un exemple extraordinaire de rapprochement œcuménique, produit par la tragique situation des chrétiens au Moyen-Orient. C’est en ce sens aussi que les souffrances de nos frères et de nos sœurs dans la foi ne sont absolument pas vaines.
La douloureuse situation des chrétiens qui souffrent au Moyen-Orient est pour nous une invitation urgente à les accueillir dans notre cœur, à les rappeler dans nos prières et porter leurs besoins devant Dieu. Au cours des deux visites que j’ai pu faire ces dernières années aux camps de réfugiés en Jordanie et sur l’île de Leros, les personnes m’ont toujours demandé de ne pas les oublier, mais de penser à eux. Nous ne devons jamais leur donner l’impression d’être seules et abandonnées. Cela dépend même de notre participation solidaire dans la prière.
Je souhaite donc terminer mon discours par les paroles de prière pour le Moyen-Orient de la déclaration conjointe signée par le pape François et le patriarche Kirill à La Havane : « Nous élevons nos prières vers le Christ, le Sauveur du monde, pour le rétablissement sur la terre du Proche-Orient de la paix qui est « le fruit de la justice » (Is 32, 17), pour que se renforce la coexistence fraternelle entre les diverses populations, Églises et religions qui s’y trouvent, pour le retour des réfugiés dans leurs foyers, la guérison des blessés et le repos de l’âme des innocents tués ».
Traduction de Zenit. Océane Le Gall

jeudi 15 février 2018

Egypte : une église à la mémoire des 21 coptes tués par Daech

Une église a été érigée en mémoire des 21 coptes égyptiens décapités en Libye, en 2015, par des membres de l’Etat islamique. Construite près de la ville de Samalut, à 200 km au sud du Caire, d’où provenaient 13 des 21 victimes, elle sera officiellement inaugurée ce 15 février 2018.
Les 21 coptes égyptiens avaient été enlevés et tués en Libye, en janvier 2015. Une semaine après le massacre, le Patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, avait inscrit les 21 victimes égorgées au Synaxarium, le livre des martyrs de l’Eglise copte orthodoxe. La date du 15 février correspond au jour où des miliciens de l'Etat islamique avaient diffusé la vidéo de la décapitation en Libye de ces jeunes ouvriers chrétiens. Depuis, leur mémoire est célébrée chaque année ce jour-là, en Egypte, Jordanie et Libye.
Les corps n’ont été identifiés qu’en septembre 2017 dans une fosse commune, près de Syrte, sur le littoral libyen. Toutefois, l’agence Fides, qui a rapporté l’annonce de l’inauguration solennelle, précise que le transfert des dépouilles dans la nouvelle église n’a pas été confirmé.
L’édifice religieux a été construit aux frais de l’Etat égyptien, comme s’y était engagé le président Abdel Fattah al-Sissi. Le chef de l’Etat s’était rendu, au lendemain de la diffusion de la vidéo, à la cathédrale copte Saint-Marc du Caire pour y présenter ses condoléances au patriarche des coptes, Tawadros II. Sept jours de deuil national avaient été décrétés. Depuis, les familles des victimes ont reçu un dédommagement et bénéficient d’une pension mensuelle correspondant au salaire que touchaient ces jeunes ouvriers partis travailler en Libye pour nourrir leur famille.

http://fsspx.news/fr/egypte-une-eglise-a-la-memoire-des-21-coptes-tues-par-daech-35654

vendredi 9 février 2018

Conférence sur les chrétiens persécutés


Conférence sur les chrétiens persécutés le 16 mars 2018

  | 
“Afrique subsaharienne. La force de pardonner : le défi de l’Eglise face à l’Islam”, tel est le thème de la conférence sur les chrétiens persécutés que tiendra l’ONG chrétienne le 16 mars prochain à “l’Espace Le Phare”, lieu de culte de l’Eglise de Dieu à la Rochelle.
Environ 81 millions de chrétiens sont persécutés à cause de leur foi en Afrique (soit 1 chrétien sur 8), selon l’Index mondial de persécution des chrétiens 2018. Ce rapport indique aussi que 3 066 chrétiens ont été tués et 1922 autres ont été emprisonnés dans le monde entre le 1er novembre 2016 et le 31 octobre 2017.
Face à ce constat implacable se pose une question pour tous les chrétiens : « Comment trouver la force de pardonner et d’aimer ? »
En s’appuyant sur l’exemple de la situation en Afrique subsaharienne, le représentant régional de l’organisation de soutien et secours aux chrétiens persécutés “Portes Ouvertes”, Frédéric MANCEAU apportera des éléments de réponse au cours de la réunion qui se tiendra le vendredi 16 Mars 2018 à “l’Espace Le Phare” 4 avenue Salengro à Aytré 20h.

RITUELS ET CÉLÉBRATIONS DE LA ‘ĀSHŪRĀ’

: RETOURS HISTORIQUES SUR LA CONSTRUCTION D’UNE MÉMOIRE COMMUNAUTAIRE CHIITE (4/4). UNE BRÈVE HISTOIRE DES PRATIQUES RITUELLES : DÉVELOPPEMENT, MOUVEMENTS RÉFORMISTES ET RÉSISTANCES POPULAIRES (SUITE) 
ARTICLE PUBLIÉ LE 06/02/2018

Par Enki Baptiste

Politisation de l’espace urbain et des pratiques rituelles depuis les années 1970

Après la période marquée par la rationalisation des festivités de la ‘āshūrā’, la deuxième moitié du xxe siècle fut marquée par un retour en force de certaines formes de célébrations du martyre de Ḥusayn. Les enjeux de leur politisation, nous allons le voir, étaient pourtant totalement différents.
Passé 1948 et la création de l’État d’Israël, certains leaders politiques voulurent s’allier à des clercs et repenser les festivités de la ‘āshūrā’ en en renouvelant la portée symbolique et en transcrivant dans la lutte originelle de Ḥusayn contre Yazīd, la lutte contemporaine des Arabes pour la Palestine (1).
À Damas, où les pièces de théâtre représentant la passion de l’Imam avaient disparu depuis la réforme d’al-Amīn, on note depuis les années 1990 une réactualisation de ces représentations sur le terrain de football avoisinant le mausolée de Sayyida Zaynab (2). Les rituels de mortification font néanmoins encore l’objet de discussions entre les savants et d’aucuns ont par exemple appelé les pénitents à donner leur sang pour les Palestiniens au lieu de le faire couler lors des processions. C’est le cas notamment de Muḥammad Ḥusayn Faḍl Allāh (m. 2010) qui souhaitait ainsi renvoyer une image plus rationnelle et réfléchie de ces célébrations (3). Pourtant, là encore, ces débats mettent en lumière les divisions au sein du monde chiite et matérialisent l’éclatement de la marja‘īyya, que Sabrina Mervin date à la mort de l’ayatollah Abū al-Qāsim al-Khū‘ī (1992) (4). Le polycentrisme du chiisme et sa dimension transnationale et transétatique (5) – qu’incarne justement la dispersion des pôles d’autorité – ont contribué à renforcer la multiplication des marja‘, chacun tenant, on l’a vu, un discours très orienté par son ancrage local et la nécessité conjoncturelle de se rallier à des autorités politiques. Ainsi, au Liban, les célébrations rituelles de ‘āshūrā’ sont devenues le théâtre des rivalités entre le Hezbollah – qui reconnaît le Guide suprême iranien comme marja‘ – et les milices Amal, fondées par Mūsā Ṣadr et Ḥusayn Ḥusaynī et qui reconnaissent aujourd’hui l’ayatollah ‘Alī al-Sīstānī comme marja‘ (6). Khomeini et Khamenei en 1994 ayant interdit le taṭbīr, le Hezbollah proscrit à ses militants de les pratiquer (7). Le parti de Ḥasan Nasrallah préfère encourager ses partisans à la résistance contre l’ennemi israélien. En 2006, lors de l’occupation du sud-Liban par Tsahal, les fêtes de la ‘āshūrā’ deviennent autant de moyens de défier l’armée israélienne et d’exalter publiquement un esprit islamique, qui plus est ancré dans la longue histoire.
Les célébrations de la passion de Ḥusayn furent également politisées par des figures de proue chiites engagées dans la mobilisation des « masses chiites » (8). C’est le cas de l’emblématique imam Mūsā Ṣadr (1928-1978).
En prenant la tête du mouvement des déshérités (ḥarakat al-maḥrūmīn), ce clerc libanais – qui séjourna également en Iran – incarne le renouveau chiite et l’intrusion massive des oulémas en politique contre la tradition conservatrice qui incitait les hommes de religion à ne pas s’immiscer dans les affaires publiques. Il s’empare du thème des laissés-pour-compte, un thème cher au chiisme dont la tradition est imprégnée par l’esprit du martyre et de la persécution. Le mujtahid utilise les célébrations de la ‘āshūrā’ à Baalbek, en 1974, pour prononcer un discours devant 80 000 fidèles où la passion de Ḥusayn est politisée et instrumentalisée pour servir de fer de lance au combat pour l’égalité et la justice et pour la lutte contre le confessionalisme politique (9).
En cela, le clip musical « Barā’a al-‘ashiq » de Basem al-Karbalā’ī reprend de nombreux thèmes chers à ces discussions réformistes et contemporaines. La vidéo est riche d’enseignements sur les représentations et l’imaginaire qui sous-tendent ces fêtes. La vidéo, en ligne sur YouTube depuis le 15 décembre 2013, comptabilise plus de cinquante millions de visionnages. D’entrée, le chanteur est filmé paré d’un long vêtement noir renvoyant au deuil. Il se tient debout devant le minaret et la coupole du mausolée de Karbalā’ où est enterré ‘Abbās et sur lequel flotte au ralenti un drapeau noir où est inscrit l’invocation « Yā Ḥusayn ». Les plans qui suivent mettent en scène une foule d’enfants très jeunes, de noir vêtus, portant des turbans, devançant une foule d’adultes et frappant le rythme sur de larges tambours. Dans la procession, des pancartes sont brandies où sont marquées les paroles du nashīd, et des drapeaux verts flottent au vent. La dimension politique apparaît plus manifestement à 1’50 : la musique s’arrête soudainement et la procession semble dispersée lorsque des coups de feu éclatent. Une sirène de police résonne, la poussière foulée par les pénitents s’élève et on distingue, au sol, des corps inertes. Le plan suivant, une très jeune fille entièrement drapée dans un voile noir pleure sur une tombe sommairement construite dans un cimetière. La scène renvoie aux répressions dont furent parfois victimes les groupes chiites en Irak. La thématique de la souffrance est partout : un jeune garçon de la procession coupe profondément son pied nu en marchant ; la jeune fille accompagne un homme handicapé après avoir pleuré la mort de ses proches. Quand l’espoir semble avoir disparu, un homme – dont on ne distingue pas nettement le visage – paraît sur un magnifique cheval blanc. Il s’agit de l’allégorie de l’Imam Husayn, apportant réconfort et force dans le cœur des croyants. Dans la foulée, la procession reprend, entrecoupée par des scènes de distribution de nourriture. Un peu plus tard, alors que les forces abandonnent le jeune garçon blessé, ce dernier semble s’évanouir dans les bras de son père. Il se voit alors couché dans les bras de l’Imam, agenouillé auprès de lui. Dans un plan en contre-plongée, le soleil perce difficilement à travers les branches de palmiers mais le visage de l’homme est une nouvelle fois flou et paraît inondé de lumière blanche. Si la thématique de la souffrance est omniprésente, celles de la jeunesse et de l’amour sont également très importantes. Les plans où les jeunes garçons ou filles jouent les premiers rôles laissent entendre que la communauté chiite est renforcée par des jeunes martyrs dont le sacrifice et l’engagement pour la cause de Ḥusayn sont ardemment désirés et voulus.
Enfin, si l’on sort du cadre politique national, on se rend également compte que des rivalités entre les États existent et que les périodes de célébration de la ‘āshūrā’ en témoignent. Penchons-nous sur la question du mausolée de Sayyida Zaynab à Damas.
Le mausolée n’est pas un édifice contemporain et Ibn Jubayr (m. 1217), célèbre voyageur arabe, en faisait déjà mention dans ses récits. Sa « chiitisation » est en revanche plus contemporaine et est le résultat de la communautarisation de l’espace sacré lors des fêtes de la ‘āshūrā’ et de l’installation massive d’émigrés dans la zone. Au début du siècle dernier, Qabr al-Sitt, le village où est installé le mausolée, était marginal. Situé à sept kilomètres de Damas, l’espace était dominé par des activités agricoles et regroupait 200 habitants (10). En 1949 puis en 1967, deux vagues d’immigration palestinienne bouleversent en profondeur la zone. À cela s’ajoutent des migrations irakiennes dans les années 1970. C’est ainsi que ce petit village agricole passe de 800 habitants en 1960 à 100 000 en 1996.
La promotion et le développement des pèlerinages font de la zone un terrain de rivalités et d’investissements pour des notables locaux ou étrangers. Le mausolée fut ainsi rénové dans les années 1950 à l’initiative d’un comité de notables syriens comprenant aussi un Irakien, al-Ḥājj Bahbahānī. Les chiites syriens tâchèrent néanmoins de s’assurer du contrôle de ces entreprises grâce à l’emprise qu’avait la famille Murtadā sur l’administration des waqf-s du mausolée depuis le xive siècle.
Au-delà de ces questions concernant le tombeau de Zaynab, c’est à travers le financement de ḥusaynīyyat ou de ḥawza-s(des institutions cléricales) que les rivalités intra-chiites se révèlent. En l’espace de dix ans, entre 1973 et 1982, deux des principales ḥawza-s furent fondées autour du mausolée, l’une par un Irakien, Sayyid Ḥasan Shīrāzī (m. 1980), l’autre grâce à des fonds iraniens. L’objectif de ces institutions était de concurrencer les autres places fortes du chiisme, Najaf et Qom. Cela conduisit à l’installation de mujtahid-s suivis par des étudiants qui venaient chercher l’enseignement qu’ils estimaient être le meilleur.
C’est dans ce contexte de développement presque ex-nihilo de la zone de Sayyida Zaynab que les institutions religieuses, touristiques et politiques iraniennes, irakiennes et syriennes se sont livrées une compétition. Des compagnies de transport pour les pèlerins se sont créées, ont capté la forte demande et ont profité du développement des grands axes de circulation entre les trois pays en question. Des investisseurs privés ont capitalisé sur l’afflux de pèlerins lors des fêtes de la ‘āshūrā’ pour développer des infrastructures d’accueil hôtelières imposantes. C’est le cas de l’homme d’affaire syrien, Ṣā’ib Naḥḥās.

En conclusion

L’étude des rites de la ‘āshūrā’ sur un spectre historique très large permet d’entrevoir les processus populaires, religieux et politiques à l’œuvre derrière ces pratiques de commémoration.
L’époque médiévale, et en particulier les viiie, ixe et xe siècles, fut un moment de cristallisation fondamental des identités communautaires à travers l’historiographie. Cela est vrai pour le proto-sunnisme et à plus forte raison pour le chiisme. Le passage dans la clandestinité et la répression du pouvoir central omeyyade de Damas puis abbasside de Bagdad furent autant d’éléments historiques qui poussèrent les partisans à ‘Alī à fonder un dogme gravitant autour d’évènements fondamentaux. Parmi ces évènements à l’origine du ferment martyrologique de l’idéologie chiite se situe le martyre de Ḥusayn à Karbalā’. Son sacrifice et celui de ses proches, son courage face aux troupes omeyyades et la résistance des captifs emmenés à Damas furent idéalisés pour devenir l’incarnation du comportement exemplaire de l’Imam face à la tyrannie. La naissance du genre des maqātil-s incarne ce besoin de cristallisation mémorielle et de codification du souvenir. Aux pèlerinages discrets et débutants s’ajouta donc une production littéraire importante dans laquelle l’identité de la communauté était en maturation.
À mesure que le chiisme se répandit au Moyen-Orient et en Asie centrale, et plus encore après l’institutionnalisation de la religion de ‘Alī par les Safavides, les rites de la ‘āshūrā’ se développèrent de manière exponentielle, s’ancrant néanmoins systématiquement dans les contextes locaux. Les vagues de migration à l’époque moderne et contemporaine participèrent à l’importation de nouvelles formes de célébration qui parfois furent adoptées par les populations locales. Tôt, des débats éclatèrent entre les savants et les autorités religieuses sur la licéité de certaines pratiques. L’émission de fatwas à ce sujet à l’époque du premier shah qādjār, Āghā Muhâmmad Khān (m. 1797) témoigne déjà de l’absence de consensus. Un peu moins d’un siècle après, en 1866, le comte de Gobineau avait saisi à quel point ces rites s’étaient profondément ancrés comme des pratiques populaires. En témoignent ces lignes :
« La passion publique passe hardiment par-dessus ce blâme, et, quoiqu’en puissent dire les moullas, non seulement on ne vit, dans les dix premiers jours de Moharrem, que pour les tazyèhs, mais l’usage s’établit de plus en plus d’en représenter dans le cours de l’année comme œuvre pie. » (11)
La question se pose visiblement encore aujourd’hui et les tentatives de réforme entreprises par certains mujtahid-s comme Muḥṣin al-Amīn se sont heurtées à de fortes résistances populaires. S’attaquer à ces rituels revenaient, pour les détracteurs de la réforme, à affaiblir le lien fondamental entre les pénitents et donc à affaiblir la communauté chiite. D’autant que dans certaines zones, au Liban par exemple, ces célébrations ont pris des allures de rites de passage. Les jeunes enfants mâles se trouvent parfois parmi les foules de pénitents, revendiquant ainsi leur passage à l’âge adulte (12).
La confessionnalisation des crises moyen-orientales devrait renforcer plus encore la mise en valeur de ces pratiques communautaires. On voit là apparaître manifestement une question centrale au sein du chiisme : l’impossibilité des autorités religieuses à interdire voire à simplement contrôler ces pratiques témoignent explicitement de la crise de la marja‘īyya et de la perte d’influence des pôles d’autorité historique du chiisme. Derrière la ligne discursive de certains leaders sunnites et occidentaux dramatisant les risques d’un prétendu arc chiite au Moyen-Orient, on distingue pourtant des lignes de fracture importantes et des rivalités politiques et religieuses acharnées au sein des groupes chiites. L’étude des rituels de la ‘āshūrā’ permet de distinguer une compétition importante des marja‘ libanais, syriens mais surtout irakiens et iraniens pour renforcer leur influence. Cette reconfiguration des polarités savantes, intellectuelles, politiques et financières du chiisme a et aura des conséquences qu’il est néanmoins ardu de prédire aujourd’hui.
Les sources discursives produites en masse par les groupes armés islamistes sunnites et chiites en Irak et en Syrie devraient en revanche permettre de dresser un tableau intéressant des outils de propagande mobilisés pour exalter et justifier le combat mené. Le phénomène milicien chiite en Irak, encore peu étudié, a pourtant généré une abondante iconographie et littérature où la passion de l’Imam Ḥusayn et le paradigme du sacrifice de soi et de la lutte contre la tyrannie est largement mobilisé, permettant d’établir une filiation constante entre les combats fondamentaux des Imams et les combats contemporains, toujours perçus dans leur dimension eschatologique.
Notes :
(1) Id., ‘Âchûrâ’ : Sommes Remarks », p. 140.
(2) Id., « ‘Āshūrā’ Rituals », p. 522.
(3) Ibid., p. 526.
(4) Id., « Sayyida Zaynab ».
(5) Jean-Paul Burdy, « Le ‘croissant chiite’ ».
(6) Voir là-dessus, Id., « De la Bekaa à la guerre en Syrie » ; « Le ‘croissant chiite’ ».
(7) Sabrina Mervin, « ‘Âchûrâ’ : Some Remarks », p. 145.
(8) Ibid., p. 140.
(9) Nadine Picaudou, La déchirure libanaise, pp. 129-131.
(10) Sabrina Mervin, « Sayyida Zaynab ».
(11) Comte de Gobineau, Les religions et les philosophies de l’Asie centrale, cité dans Sabrina Mervin, Un réformisme chiite, p. 240.
(12) Sabrina Mervin, « Les larmes et le sang des chiites », p. 164.
©Les Clés du Moyen-Orient, tous droits réservés

EGYPTE - Vers l’inauguration officielle de l’église des martyrs coptes de Libye le 15 février

EGYPTE - Vers l’inauguration officielle de l’église des martyrs coptes de Libye le 15 février
Minya (Agence Fides) – L’église dédiée aux 21 martyrs coptes « de la foi et de la Patrie » décapités en Libye en 2015 par les djihadistes affiliés au prétendu « Etat islamique » sera officiellement inaugurée le 15 février prochain, jour fixé pour leur mémoire liturgique. Le lieu de culte, construit à al Our, le village proche de la ville de Samalut, en province de Minya, d’où provenaient 13 des 21 martyrs, a été achevée ces mois derniers et les cérémonies du 15 février marqueront son inauguration solennelle. Aux célébrations liturgiques et commémoratives prendront part de nombreux parents des martyrs coptes. Il n’a cependant pas été confirmé que leurs dépouilles puissent être transférées en ces jours-là dans la nouvelle église, alors qu’elles ont été identifiées dans une fosse commune sur la côte libyenne, dans les environs de Syrte en septembre dernier (voir Fides 29/09/2017).

Les 21 coptes égyptiens avaient été enlevés en Libye en janvier 2015. La vidéo de leur décapitation fut mise en ligne sur les sites djihadistes le 15 février. Une semaine après le barbare massacre, le Patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, décida d’inscrire les 21 martyrs égorgés par le prétendu « Etat islamique »au Synaxarium, le livre des martyrs de l’Eglise copte orthodoxe, fixant leur mémoire liturgique au 15 février. « La vidéo qui montre leur exécution – indiqua après le massacre à Fides S.Exc. Mgr Antonios Aziz Mina, Evêque émérite de Gizeh – a été construite comme une mise en scène cinématographique terrifiante, dans le but de répandre la terreur. Et pourtant, dans ce produit diabolique de la fiction et de l’horreur sanguinaire, on voit que certains des martyrs, au moment de leur mise à mort barbare, répètent « Seigneur Jésus Christ ». Le nom de Jésus a été le dernier mot qui est venu sur leurs lèvres. Comme dans la passion des premiers martyrs, ils s’en sont remis à Celui qui, peu après, les aurait accueillis. Ils ont ainsi célébré leur victoire, une victoire qu’aucun bourreau ne pourra leur enlever. Ce nom murmuré au dernier instant a été comme le sceau de leur martyre ». (GV) (Agence Fides 09/02/2018)

lundi 5 février 2018

ANALYSE/OMNIS TERRA - Algérie, histoires du martyre

ANALYSE/OMNIS TERRA - Algérie, histoires du martyre
 
Le Saint-Siège a reconnu le martyre de l’Evêque d’Oran, S.Exc. Mgr Pierre Claverie, et de 18 de ses compagnons, prêtres, religieux et religieuses, tués entre 1994 et 1996 en Algérie. Une recherche dans les Archives de l’Agence Fides révèle le patrimoine précieux de leurs expériences de foi.
Le Saint-Père François a en effet autorisé, en date du 26 janvier dernier, la publication du Décret qui reconnaît le martyre de l’Evêque d’Oran, S.Exc. Mgr Pierre Claverie, et de 18 de ses compagnons. On estime que près de 200.000 personnes aient été tuées au cours de ces années de crise à tous les niveaux et de forte tension sociale, qui a débuté en 1992 au travers de l’annulation des élections remportées au premier tour par le Front islamique du salut (FIS). Le terrorisme islamiste prit pour cible également les étrangers et la petite communauté catholique, composée en grande partie par des missionnaires européens, mais « l’intolérance religieuse n’y est pour rien » déclara à plusieurs reprises S.Exc. Mgr Henry Teissier, alors Archevêque d’Alger. « La vague de violence qui a frappé l’Algérie est causée par une lutte pour le pouvoir qui est une fin en soi. Ce qui est plus grave encore est que les milieux qui tentent actuellement de prendre le pouvoir font appel à des argumentaires religieux pour légitimer leur violence » (voir Fides 02/08/1994).
« En cheminant avec le peuple algérien, nous sommes pris dans le tourbillon d’une crise dont la conclusion se fait attendre – écrivirent les Evêques d’Algérie dans leur Message du 2 janvier 1994 dédié à la grave situation. Nous ne pouvons savoir ce que nous réserve l’avenir. Nous devons nous aider les uns les autres à vivre notre existence actuelle. Chacun, de fois en fois, doit pouvoir s’autodéterminer librement avec l’aide de ses frères et sœurs les plus proches. En ces temps d’incertitude, continuez à faire consciencieusement votre travail en sachant, avec les nombreux amis algériens, que vous jetez les bases les plus sûres de l’avenir. Nous voulons tout d’abord rendre grâce à Dieu pour cette sérénité et cette ténacité au milieu de difficultés quotidiennes parfois angoissantes ».
Tous les missionnaires qui ont été tués étaient conscients des risques qu’ils couraient et, aux sollicitations de leurs gouvernements nationaux respectifs, des Congrégations religieuses auxquelles ils appartenaient, des Pasteurs de l’Eglise locale, ils avaient toujours répondu, certains quelques jours avant d’être tués, qu’ils n’auraient pas quitté le pays qu’ils aimaient, la population qu’ils aimaient et qui les aimaient, la mission que le Seigneur leur avait confiée. (...)

Pour continuer à lire l’approfondissement sur le site d’Omnis Terra -> http://omnisterra.fides.org/gestione_ot/articles/view/83