lundi 17 octobre 2016

Le pape rappelle l’importance de « l’œcuménisme du sang » - La Croix

Le pape rappelle l'importance de « l'œcuménisme du sang » - La Croix



Le pape François a reçu mercredi 12 octobre 2016 au Vatican les responsables des principales fédérations d'Églises chrétiennes dans le monde. / STRINGER/AFP
Recevant mercredi matin 12 octobre en audience les représentants des principales fédérations d'Églises chrétiennes dans le monde, le pape François est revenu sur sa vision de l'œcuménisme, soulignant encore une fois l'importance de « l'œcuménisme du sang ».
« Tant de fois nous pensons que le travail œcuménique est seulement celui des théologiens », a répété le pape pour qui, s'il est « important que les théologiens étudient, se mettent d'accord et expriment le désaccord », il ne faut pas oublier que « l'œcuménisme se fait en chemin ».
« Et ce chemin est simple : il se fait par la prière et l'aide aux autres », a continué le pape qui a expliqué « la charité envers le prochain, c'est déjà de l'œcuménisme, c'est déjà de l'unité. »

« Ils ont confessé le nom de Jésus »

Mais le pape, qui n'avait pas de texte préparé, a aussi insisté sur le thème qui lui est cher : « l'œcuménisme du sang ».
« Quand les terroristes ou les puissances mondiales persécutent les minorités chrétiennes ou les chrétiens, quand ils font cela, ils ne demandent : ''Mais es-tu luthérien ? Es-tu orthodoxe ? Es-tu catholique ? Es-tu réformé ? Es-tu pentecôtiste ? '' Non. ''Es-tu chrétien ?" Ils n'en connaissent qu'un : le chrétien. L'ennemi ne se trompe pas, il sait bien reconnaître où est Jésus », a insisté le pape.
François a aussi rendu hommage aux Coptes tués en Libye « en disant ''Jésus aide-moi !" » « Ils ont confessé le nom de Jésus », a insisté le pape.

> Lire aussi : L'État égyptien va construire une église à la mémoire des martyrs coptes

Le pape recevait la conférence des secrétaires des Communions mondiales chrétiennes, une rencontre annuelle des représentants des principales communions chrétiennes mondiales (Communion anglicane, Alliance mondiale baptiste, Fédération luthérienne mondiale, Conférence mondiale mennonite, Alliance mondiale des Églises réformées, Alliance évangélique mondiale, Conseil méthodiste mondiale…).
Des représentants des patriarcats orthodoxes y participent aussi, ainsi que le Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens.
Nicolas Senèze, à Rome


lundi 3 octobre 2016

Martyr, béatification, canonisation : ce que dit l'Église

Martyr, béatification, canonisation : ce que dit l'Église

Martyr, béatification, canonisation : ce que dit l'Église
Le père Jacques Hamel, Santo subito? Une procédure accélérée de béatification a été ouverte deux mois à peine après l'assassinat du prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray par deux djihadistes.
• Qu'est-ce qu'une béatification?
La procédure officielle et centralisée de béatification n'est décidée qu'au XVIIIe siècle par le pape Paul V. Auparavant, la vénération populaire érigeait une personnalité à la sacralité sans forcément une approbation de l'Église. Mais suite aux abus et à la multiplicité des cultes locaux, la procédure fut progressivement codifiée. Elle a été simplifiée par Jean-Paul II en 1983 dans sa réforme de la constitution apostolique Divinus perfectionis Magister. Par l'acte de béatification, le pape décide que l'on peut rendre un culte public à une personne - laïque ou religieux - qui est alors désigné par l'église comme «Bienheureux» ou «Bienheureuse».
Il y a deux formes de procès en béatification: le martyre ou l'héroïcité des vertus. Dans le cas de l'héroïcité des vertus, il faut prouver l'existence d'au moins un miracle, examiné par un collège d'experts. Cependant, il n'est pas exigé de miracle lorsqu'il s'agit d'un martyr, ce qui sera probablement le cas du père Hamel.
Normalement, l'enquête romaine pour un procès en béatification est lancée par l'évêque du lieu où est mort le candidat à la béatification, seulement cinq ans après la mort de celui-ci. Exceptionnellement, cette durée peut être raccourcie. Ce fut le cas pour Jean-Paul II, dont le processus de canonisation fut lancé deux mois seulement après que la foule aie crié «Santo subito» le jour de sa mort. C'est le cas aussi pour mère Teresa, dont la demande de sainteté fut déposée avant le cinquième anniversaire de sa mort. C'est aussi cette procédure que le Vatican a décidé d'appliquer au père Hamel. Deux ans en général après son lancement, l'enquête recueillie par l'évêque est transmise à la Congrégation pour les causes des saints, organe du Vatican qui l'examine et la soumet à plusieurs théologiens et historiens. La béatification est ensuite décidée par décrêt pontifical, mais Benoit XVI a décidé que celles-ci ne devaient pas forcèment être présidées par le pape, et pouvaient être faites désormais dans les diocèses d'origine, en dehors de Rome.
• Qu'est-ce que la canonisation?
La béatification est une première étape indispensable vers la canonisation. Toutefois, on peut être béatifié sans être canonisé. Par la béatification, le culte est réservé à une cité, un diocèse, une famille spirituelle. Avec la canonisation, il est étendu à toute l'église universelle. Pour être canonisé, et entrer alors officiellement au catalogue des saints, il faut qu'un deuxième miracle soit reconnu, sauf, là encore, pour les martyrs.
• Qu'est-ce qu'un martyr pour l'Église catholique?
Martyr vient du grec martus, «témoin», littéralement «celui qui témoigne de sa foi». Le titre est cependant réservé par l'Église à ceux dont le témoignage a été jusqu'à donner leur vie par attachement à leur foi en Dieu, et qui ont été tués «par haine de la foi catholique». Les martyrs ne sont pas automatiquement saints, même si les premiers saints furent les chrétiens des premiers siècles qui préférèrent sous Rome mourir que renier leur foi.
Depuis, de nombreux martyrs ont été béatifiés ou canonisés en groupe simplement parce qu'ils ont été tués en raison de leur foi: c'est le cas des 191 martyrs de la Révolution française, parmi lesquels les prêtres massacrés en septembre 1792 béatifiés en 1926, mais aussi les 103 martyrs de Corée canonisés en 1984 ou les 25 martyrs Cristeros canonisés en 2000.
L'histoire du père Hamel n'est pas sans rappeler d'autres précédents de prêtres martyrs qui ont été béatifiés plus au moins rapidement: ce fut le cas de Thomas Becket, assassiné dans sa cathédrale de Canterbury en 1170 et canonisé seulement trois ans après, ou encore d'Oscar Romero tué dans son église à Salvador en 1980 parce qu'il défendait les paysans de son diocèse, et canonisé par le pape François en 2015.
• De plus en plus de béatifications
Il tend à y avoir de plus en plus de béatifications et de canonisations dans l'Eglise. Ainsi, le pape Jean-PaulII avait béatifié 1338 personnes et canonisés 482 saints. Le pape Benoit XVI a béatifié 869 bienheureux et canonisé 44 saints. Ces deux papes ont plus canonisé dans leurs deux pontificats que les cinq siècles les précédant. Quant au pape François, il est à ce jour le pape ayant canonisé le plus de personnes, avec 28 saints nommément désignés et un groupe de 800 martyrs. Il a béatifié 751 bienheureux.

Martyr, béatification, canonisation : ce que dit l'Église

Martyr, béatification, canonisation : ce que dit l'Église

Martyr, béatification, canonisation : ce que dit l'Église
Le père Jacques Hamel, Santo subito? Une procédure accélérée de béatification a été ouverte deux mois à peine après l'assassinat du prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray par deux djihadistes.
• Qu'est-ce qu'une béatification?
La procédure officielle et centralisée de béatification n'est décidée qu'au XVIIIe siècle par le pape Paul V. Auparavant, la vénération populaire érigeait une personnalité à la sacralité sans forcément une approbation de l'Église. Mais suite aux abus et à la multiplicité des cultes locaux, la procédure fut progressivement codifiée. Elle a été simplifiée par Jean-Paul II en 1983 dans sa réforme de la constitution apostolique Divinus perfectionis Magister. Par l'acte de béatification, le pape décide que l'on peut rendre un culte public à une personne - laïque ou religieux - qui est alors désigné par l'église comme «Bienheureux» ou «Bienheureuse».
Il y a deux formes de procès en béatification: le martyre ou l'héroïcité des vertus. Dans le cas de l'héroïcité des vertus, il faut prouver l'existence d'au moins un miracle, examiné par un collège d'experts. Cependant, il n'est pas exigé de miracle lorsqu'il s'agit d'un martyr, ce qui sera probablement le cas du père Hamel.
Normalement, l'enquête romaine pour un procès en béatification est lancée par l'évêque du lieu où est mort le candidat à la béatification, seulement cinq ans après la mort de celui-ci. Exceptionnellement, cette durée peut être raccourcie. Ce fut le cas pour Jean-Paul II, dont le processus de canonisation fut lancé deux mois seulement après que la foule aie crié «Santo subito» le jour de sa mort. C'est le cas aussi pour mère Teresa, dont la demande de sainteté fut déposée avant le cinquième anniversaire de sa mort. C'est aussi cette procédure que le Vatican a décidé d'appliquer au père Hamel. Deux ans en général après son lancement, l'enquête recueillie par l'évêque est transmise à la Congrégation pour les causes des saints, organe du Vatican qui l'examine et la soumet à plusieurs théologiens et historiens. La béatification est ensuite décidée par décrêt pontifical, mais Benoit XVI a décidé que celles-ci ne devaient pas forcèment être présidées par le pape, et pouvaient être faites désormais dans les diocèses d'origine, en dehors de Rome.
• Qu'est-ce que la canonisation?
La béatification est une première étape indispensable vers la canonisation. Toutefois, on peut être béatifié sans être canonisé. Par la béatification, le culte est réservé à une cité, un diocèse, une famille spirituelle. Avec la canonisation, il est étendu à toute l'église universelle. Pour être canonisé, et entrer alors officiellement au catalogue des saints, il faut qu'un deuxième miracle soit reconnu, sauf, là encore, pour les martyrs.
• Qu'est-ce qu'un martyr pour l'Église catholique?
Martyr vient du grec martus, «témoin», littéralement «celui qui témoigne de sa foi». Le titre est cependant réservé par l'Église à ceux dont le témoignage a été jusqu'à donner leur vie par attachement à leur foi en Dieu, et qui ont été tués «par haine de la foi catholique». Les martyrs ne sont pas automatiquement saints, même si les premiers saints furent les chrétiens des premiers siècles qui préférèrent sous Rome mourir que renier leur foi.
Depuis, de nombreux martyrs ont été béatifiés ou canonisés en groupe simplement parce qu'ils ont été tués en raison de leur foi: c'est le cas des 191 martyrs de la Révolution française, parmi lesquels les prêtres massacrés en septembre 1792 béatifiés en 1926, mais aussi les 103 martyrs de Corée canonisés en 1984 ou les 25 martyrs Cristeros canonisés en 2000.
L'histoire du père Hamel n'est pas sans rappeler d'autres précédents de prêtres martyrs qui ont été béatifiés plus au moins rapidement: ce fut le cas de Thomas Becket, assassiné dans sa cathédrale de Canterbury en 1170 et canonisé seulement trois ans après, ou encore d'Oscar Romero tué dans son église à Salvador en 1980 parce qu'il défendait les paysans de son diocèse, et canonisé par le pape François en 2015.
• De plus en plus de béatifications
Il tend à y avoir de plus en plus de béatifications et de canonisations dans l'Eglise. Ainsi, le pape Jean-PaulII avait béatifié 1338 personnes et canonisés 482 saints. Le pape Benoit XVI a béatifié 869 bienheureux et canonisé 44 saints. Ces deux papes ont plus canonisé dans leurs deux pontificats que les cinq siècles les précédant. Quant au pape François, il est à ce jour le pape ayant canonisé le plus de personnes, avec 28 saints nommément désignés et un groupe de 800 martyrs. Il a béatifié 751 bienheureux.

استغاثة المسيحيين الـ 21 إلى يسوع قبل إعدامهم - في ليبيا شباط 2015


ليبيا/ أليتيا (aleteia.org/ar) تم تجنّب عرض استغاثة المسيحيين الـ 21 إلى يسوع قبل إعدامهم
في فبراير 2015، شهد العالم إعدام 21 مسيحياً قبطياً على أحد شواطئ ليبيا. وتحوّل الفيديو الذي أظهرهم وهم يسيرون مرتدين ثياباً برتقالية إلى رمز التعصب الديني لدى التنظيم الإرهابي “الدولة الإسلامية”.
كان عنوان الفيديو الذي نشره تنظيم الدولة الإسلامية يتضمن تهديداً: “رسالة موقّعة بدم أمّة الصليب”. ووفقاً للمحامية والناشطة في مجال حقوق الإنسان جاكلين إسحق، فإن القسم الأكبر من الفيديو لم يظهر في وسائل الإعلام.
فقد تم تلافي عرض اللحظات التي رفض فيها الضحايا اعتناق الإسلام. عندها، تلا بعض المسيحيين صلواتهم الأخيرة. وعندما كانوا على وشك الموت، صرخوا جميعاً بصوت واحد “يا ربي يسوع”، الابتهال الشائع بين المسيحيين المصريين.
أوضح وليد شعيبات، الخبير في الإرهاب ومؤلف الكتب المتعلقة به: “بمعنى آخر، مُنحوا خيار اعتناق الإسلام أو الموت. فرفضوا جميعاً ذلك لكونهم مؤمنين حتى الموت”.
خلال شهر سبتمبر، شاركت إسحق في لقاء عن “الدولة الإسلامية والأقليات الدينية” برعاية لجنة العلاقات الخارجية في الكونغرس الأميركي، حيث شُجبت صعوبة الحكم من أجل مواجهة ما يحدث في الشرق الأوسط كإبادة المسيحيين.
وأوضحت المحامية أنها كانت في مصر وزارت أقرباء 15 رجلاً من أولئك الذين قضوا في ليبيا. قالت لموقعCNS المسيحي: “تأثرت بإيمانهم. لكوني مسيحية، فكرت كيف سأكون لو كنت في ذلك الوضع. سمعت أهلهم يقولون: “شكراً لله. هم (أولادنا) اليوم في السماء””.
بدوره، أشار ناشط إلى قصة أحد المصريين الـ21 الذين ذهبوا إلى ليبيا المجاورة بحثاً عن عمل وتعرضوا للأسر والقتل على أيدي الجهاديين. قال أن الرجل طلب من زوجته قبل أيام من إعدامه أن تعلّم أولاده “عن الإيمان بيسوع المسيح”. وقالت زوجة هذا الرجل الذي لم يُكشف عن اسمه أنه كان يدرك خطورة الوضع وعدم إمكانية عودته حياً، لكن اهتمامه الرئيسي تمحور حول مستقبل الأولاد.
ذكرت المحامية إسحق أيضاً أنها كانت في العراق حيث يهتدي المزيد من الإيزيديين نتيجة الاضطهاد الذي يقاسونه. قالت: “هذا ما رأيته في العراق حيث وجدت جماعة إيزيدية كنيسة مسيحية وتلقت دعم الجميع ومُنحت المأوى والرعاية…(كما أن الأقليات) تناضل وتعطي كل ما لديها”.
من جهته، أعلن المرسل الليبي شهيد (اسم مستعار لدواع أمنية) لبرنامج Leading The Way المسيحي أنه عمّد مسلمين اهتدوا على الشاطئ الليبي عينه الذي أُعدم عليه المسيحيون الأقباط على أيدي جهاديي الدولة الإسلامية.

http://ar.aleteia.org/2016/10/03/%D9%85%D8%A7-%D9%84%D9%85-%D9%8A%D9%8F%D8%B4%D8%A7%D9%87%D9%8E%D8%AF-%D9%81%D9%8A-%D9%81%D9%8A%D8%AF%D9%8A%D9%88-%D8%A5%D8%B9%D8%AF%D8%A7%D9%85/

dimanche 2 octobre 2016

« Un hommage au P. Hamel et aux prêtres de sa génération » Recueilli par Alice Papin, le 29/09/2016 à 17h13 En à peine deux mois, Jan

En à peine deux mois, Jan de Volder, historien,titulaire de la chaire Cusanus « Religions, conflits et paix » à l’Université catholique de Louvain et membre de la communauté Sant’Egidio investie dans le dialogue interreligieux, a retracé la vie du P. Hamel, assassiné par deux djihadistes le26 juillet.

La Croix : Pourquoi avoir souhaité dans un laps de temps si court réaliser la biographie de ce prêtre de banlieue industrielle, au tempérament réservé ?
Jan de Volder : J’ai senti comme une urgence. Cet assassinat a suscité une émotion planétaire, mêlant tristesse et peur, mais aussi de nombreuses interrogations à propos du sens de ce martyre. J’avais donc envie de répondre à cette demande en écrivant un livre dont l’ambition est de mieux comprendre le P. Hamel, mais aussi de témoigner de la dignité exemplaire dont ont fait preuve l’Église et la communauté musulmane pour répondre à cette tragédie.
Qu’il s’agisse des témoins directs de l’attentat comme les religieuses présentes à la messe le 26 juillet, de Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, ou même des jeunes alors réunis aux JMJ, tous affirmaient : « Ils veulent nous faire la guerre et on ne la fera pas. » Ce refus de répondre à la provocation par la violence, est une réaction évangélique, qui, selon moi, relève de l’esprit d’Assise et du concile Vatican II.
Quant à la proposition de la communauté musulmane de venir assister à des offices dans les églises, aux côtés des catholiques, il s’agissait d’une démarche originale et authentique. Comme une famille qui va visiter une autre famille se trouvant dans la douleur, en deuil.
Bien sûr, étant donné la courte durée de réalisation de ce travail, il ne s’agit pas d’une biographie classique qui s’appuie sur des documents écrits. Celle-ci s’appuie plutôt sur des sources orales.
Vous êtes parti à la rencontre des proches du P. Hamel, et des témoins directs du drame comme les sœurs Danièle Delafosse et Huguette Péron. Comment se sont déroulés ces entretiens ?
Jan de Volder : Lorsque je suis venu à Rouen, mi-août, ces personnes semblaient contentes de me parler et m’ont témoigné de la confiance. La première vague d’émotion était passée. Toutes ces radios, ces caméras, qui perturbent le travail de deuil, étaient parties. Les religieuses rentraient de vacances et le mari du couple, qui était aussi présent le jour de l’attentat à l’office, sortait de l’hôpital. Ces rencontres poignantes ont souligné la force de leur foi catholique. J’ai été impressionné par ces religieuses qui relatent un événement tout de même ahurissant, terrible, cruel sans émettre aucune haine.
Après toutes ces recherches, quel souvenir du P. Hamel souhaitez-vous garder en mémoire ?
Jan de Volder : La société française, pourtant laïque et sécularisée, a manifesté une énorme tendresse à l’égard de ce prêtre, peut-être parce qu’il était âgé. Moi-même, j’ai aussi de la considération pour ces curés qui officient dans les périphéries, urbaines et humaines comme dit le pape François, sans se faire valoir, dans une grande simplicité. Ils sont comme des arbres qui, ancrés dans la terre par leurs racines, évitent l’érosion sociale. On ne remarque leur présence silencieuse que lorsqu’ils ne sont plus là. Si des villes de banlieue parisienne ont explosé ces dernières années, c’est peut-être aussi à cause de l’absence de l’Église sur le terrain.
Ce qui m’a aussi touché, c’est de découvrir un prêtre qui comme beaucoup de sa génération, avait parfaitement épousé les orientations du concile Vatican II. Le P. Hamel prenait soin de célébrer la liturgie avec la communauté en chantant de sa plus belle voix et en préparant longuement ses prédications. Il participait aussi à des rencontres interreligieuses même s’il n’en était jamais le protagoniste. En soi, ce livre est autant un hommage au P. Hamel qu’aux autres prêtres de sa tranche d’âge amenés bientôt à disparaître.
Selon vous, quelles sont les conséquences du retour de cette figure du martyr dans l’horizon chrétien ?
Jan de Volder : Faisant partie de la communauté Sant’Egidio, j’ai croisé la route, à Bruxelles, du P. Christian de Chergé, prieur du monastère de Tibhirine, en Algérie, devenu aussi un martyr. Alors que j’étais à Alep, en 2004, j’ai rencontré également Mgr Youhanna Ibrahim, évêque syriaque orthodoxe aujourd’hui porté disparu. Ce dernier a été enlevé. Bien qu’en Orient la figure du martyr existe depuis longtemps, en Occident, il nous faut encore du temps pour prendre en compte cette réalité pourtant toujours forte et quotidienne. La Syrie ou le Nigeria nous semblent loin.
Aujourd’hui, il est important de réfléchir au sens du martyre, qui a été quelque peu détourné par l’arrivée de Daech et des djihadistes. Un chrétien ne cherche pas à devenir un martyr tout en sachant que cela peut subvenir. Chez nous, un martyr c’est une personne qui témoigne du Christ, mort sur la Croix. C’est un disciple qui va suivre son maître au sein du grand mystère chrétien qui rend l’amour plus fort que la mort.
Recueilli par Alice Papin

http://www.la-croix.com/Religion/France/Un-hommage-au-P-Hamel-et-aux-pretres-de-sa-generation-2016-09-29-1200792665