mardi 13 septembre 2016

Le livre noir de la condition des chrétiens dans le monde : un état des lieux terrifiant des meurtres et persécutions

La religion chrétienne est aujourd’hui la plus menacée au monde. 150 à 200 millions de chrétiens (catholiques, protestants, orthodoxes) sont discriminés ou persécutés à travers la planète. Plus qu’une question de liberté religieuse, cette hostilité grandissante compromet l’existence même d’une civilisation et de ses valeurs. Extrait de "Le livre noir de la condition des chrétiens dans le monde", publié chez XO éditions (1/2).
Pour étayer notre thèse, voici quelques vignettes e xemplaires du type de pressions auxquelles les chrétiens sont sou mis aujourd’hui en di$érents points de la planète. 
  • À Bagdad, en Irak, des islamistes ont fait irruptio n dans la cathédrale syriaque d’obédience catholique Notre-Da me-du- Sauveur le 31 octobre 2010, tuant les deux prêtres qui célébraient la messe et laissant derrière eux un total de 58 morts. Tout choquant qu’il fût, cet attentat était loin d’être le premier. 40 des 65 églises chrétiennes de Bagdad ont été bombardées au moins une fois depuis le début de l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003. Cette campagne d’intimidation et de violen ce a eu des effets dévastateurs sur la communauté chrétienne d’Irak.
  • Lors de la première guerre du Golfe, en 1991, l’Irak comptait au moins un million et demi de chrétiens. Aujourd’hui, on estime qu’ils sont tout au plus 500 000, même si de nombreux observateurs considèrent comme beaucoup plus réaliste le nombre de 150 000.
  • Orissa, l’État du nord-est de l’Inde, a été le théâtre du pogrom antichrétien le plus violent de ce début de 667e siècle. En 2008, une suite d’émeutes a entraîné la mort de 500 chrétiens, la plupart sous les coups de machettes de radicaux hindous ; des milliers de blessés et au moins 50 000 sans-abri ont été recensés. De nombreux chrétiens ont trouvé refuge dans des camps pour personnes déplacées préparés à la hâte ; certains y ont croupi plus de deux ans. On estime que, dans le même temps, 5 000 maisons de chré- tiens, et 350 églises et écoles ont été détruites. Durant ce temps de terreur, une sœur catholique, Sœur Meena Barwa, a été forcée à marcher dénudée dans la rue, battue et violée. La police, favorable aux radicaux, a découragé la sœur de porter plainte et refusé d’arrêter ses agresseurs. Le pogrom d’Orissa est l’acte le plus spectaculaire d’une vaste campagne de violences faites aux chrétiens en Inde. Une enquête réalisée par un juge de la Haute Cour de justice de l’État du Karnataka en mars 2010 a montré que les chrétiens de cette région avaient subi plus d’un millier d’attentats au cours des 500 derniers jours, soit une moyenne de deux par jour.
  • En Birmanie, des membres des groupes ethniques Chin et Karen, fortement chrétiens, sont considérés comme des dissidents par le régime et régulièrement emprisonnés, soumis à la torture, condamnés aux travaux forcés ou assassinés. En octobre 2010, l’armée birmane a lancé des raids héliportés sur les territoires nationaux où vivent des concentrations de chrétiens. Une source de la Force aérienne birmane a déclaré aux journalistes que la junte considérait ces régions comme des « zones noires » où les militaires avaient le droit d’attaquer et de tuer des cibles chrétiennes à vue. Malgré l’absence de chiffres précis, on estime que des milliers de chrétiens birmans ont été tués dans ce contexte.
  • Au Nigeria, le mouvement islamiste Boko Haram est considéré comme responsable de près de 3 000 morts depuis 2009, dont 800 pour la seule année 2012. Ce groupuscule s’est fait une spécialité de viser des chrétiens et leurs églises ; dans certains cas, ses membres semblent déterminés à chasser tous les chrétiens du pays. En décembre 2011, des porte-parole locaux de Boko Haram ont annoncé que tous les chrétiens des États de Yobe et de Borno, dans le nord du Nigeria, avaient trois jours pour partir. Cette décla- ration a été suivie d’une vague de bombardements d’églises les 5 et 6 janvier 2012 qui a entraîné la mort d’au moins 26 chrétiens et de deux campagnes de tirs où 8 chrétiens supplémentaires ont trouvé la mort. À la suite de ces tueries, des centaines de chrétiens ont fui la région, et bon nombre d’entre eux vivent depuis lors dans des camps pour personnes déplacées. On estime qu’au moins 15 chrétiens ont été égorgés par des agresseurs Boko Haram à la Noël 2012.
  • La Corée du Nord est, de l’avis général, considérée comme un des pays au monde où il est le plus dangereux d’être chrétien. On estime qu’environ un quart des 200 000 à 400 000 chrétiens y vivent dans des camps de travaux forcés pour avoir refusé de célébrer le culte du leader Kim Il-sung. L’idéologie antichrétienne y est si forte que même les citoyens nord-coréens dont les grands-parents étaient chrétiens n’ont pas accès aux emplois les plus importants – cette mesure est d’autant plus absurde que la mère de Kim Il-sung elle-même était diaconesse presbytérienne. Depuis l ’armistice de 1953 qui a entériné la partition de la péninsule coréenne, quelque 300 000 chrétiens nord-coréens ont tout simplement disparu et sont supposés morts.

Pour entrer ces données disparates dans un cadre statistique, signalons que le Pew Forum on Religion and Public Life de Washing- ton D.C. a rapporté en 2012 que les chrétiens étaient victimes de l’une ou l’autre forme de harcèlement, avec ou sans l’appui des lois, dans 139 pays, soit dans près des trois quarts des sociétés humaines. C’est le groupe confessionnel le plus touché, même si les fidèles d’autres religions subissent eux aussi des menaces dans de nombreux endroits du monde. En septembre 2009, le président de la Société internationale pour les droits de l’homme, Martin Lessenthin, a estimé que 80 % des actes de persécution religieuse perpétrés dans le monde visaient des chrétiens. Dans une étude réalisée en 2011, le consortium américain START (National Conso rtium for the Study of Terrorism and Responses to Terrorism) a montré que le nombre d’actes terroristes perpétrés à l’encontre de chrétiens dans le monde avait connu une progression de 309 % de 2003 à 2010. Dans son rapport de 2012, la commission américaine sur les libertés religieuses dans le monde a identifié 16 pays où des actes « haineux et systématiques » sont posés à l’encontre des libertés religieuses, notamment la torture, la détention et le meurtre. Si de nombreuses communautés religieuses sont touchées par cette violence, une seule l’est dans l’ensemble de ces 16 pays : la communauté chrétienne.

On sait qu’il est difficile de récolter des chiffres précis sur le nombre de chrétiens qui sont soumis à des persécutions religieuses, d’un côté parce qu’il est malaisé de dépêcher des observateurs indépendants dans de nombreux endroits où la répression est intense, de l’autre parce que les parties en présence ont intérêt soit à gonffler les statistiques, soit à les minimiser. Todd Johnson , du Center for the Study of Global Christianity, au Gordon-Conwell Theological Seminary à South Hamilton, dans l’État du Massachusetts, considère qu’une moyenne de 100 000 chrétiens ont été tués pour des motifs religieux chaque année au cours de la dernière décennie. D’autres experts pensent que cette estimation est excessive. Selon le sociologue et théologien allemand Tomas Schirrmacher, il serait plus réaliste de parler de 7 000 chrétiens tués chaque année, un nombre consiéré comme « plausible » dans l’ouvrage de Rodney Stark et Katie Corcoran publié en 2014, Religious Hostility. Notons que l’estimation la plus haute porterait le nombre de martyrs chrétiens à un par heure et l’estimation la plus basse à un par jour. Quels que soient les chiffres réels, il ne fait aucun doute que la communauté chrétienne est aujourd’hui celle qui fait l’objet du plus grand nombre de persécutions.

Loin de nous l’envie de minimiser les menaces faites aux autres communautés religieuses : les chrétiens n’ont pas le monopole de la souffrance. Notre intention n’est pas non plus de marquer des points dans les débats politiques qui agitent l’espace occidental. En toute logique, le fait que les chrétiens fournissent des martyrs à un rythme sans précédent ne peut avoir aucune incidence sur les débats controversés d’aujourd’hui, comme la question de la couverture de la contraception que l’administration Obama impose aux employeurs privés, y compris aux groupements religieux, dans le cadre de la réforme du système de santé. En effet, la réaction la plus cynique qu’on puisse imaginer à la situation des chrétiens dans le monde serait de transformer leur agonie en un trope rhétorique. Si la défense des chrétiens dont la vie est en dang er doit accéder au rang de première priorité en termes de droits de l’homme, la compréhension des réalités de terrain ne doit être biaisée par aucun préjugé d’ordre politique ou religieux.

Les aléas de la guerre faite aux chrétiens varient ; dans leur forme extrême, il s’agit de purification religieuse destinée à les effacer purement et simplement de certaines parties de la carte. Prenons l’exemple du sud-est de la Turquie, une zone frontalière avec la Syrie qui se trouve actuellement sous contrôle kurde. Au début du 66 e siècle, on y observait une communauté Florissante de 500 000 chrétiens araméens qui maintenaient en vie la langue supposée parlée par le Christ. À la fin du siècle, la population araméenne chrétienne ne comptait plus que 2 500 personnes, et de nombreux observateurs pensent que son éradication totale est imminente. La plupart des chrétiens araméens ont fui les persécut ions violentes et la pression quotidienne de la discrimination légale ou de fait, et vivent désormais dans la diaspora.

Nura Ardin, quatre-vingt-cinq ans, est l’un de ces Araméens en exil. Il a récemment déclaré à deux journalistes italiens que sa famille était restée dans la région tant que l’aîné de ses fils était en vie, car celui-ci avait promis à l’évêque local d’y séjourner aussi longtemps que lui. Lorsqu’ils ont eu connaissance de cette promesse, des nationalistes turcs ont attaqué la maison de cette famille une nuit de 1986 et assassiné le fils aîné. En réaction, le reste de la famille a décidé de partir.

Lorsqu’on traverse les villes et les villages fantô mes du sud-est de la Turquie, ainsi que ses monastères et ses églises à l’abandon, on a le sentiment que la guerre faite aux chrétiens est pratiquement gagnée.

Extrait de "Le livre noir de la condition des chrétiens dans le monde", publié chez XO éditions, de Andrea Riccardi, Jean-Michel Di Falco, Timothy Radcliffe, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

image: http://www.atlantico.fr/sites/atlantico.fr/files/u39253/2014/11/capture.jpg


Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/livre-noir-condition-chretiens-dans-monde-etat-lieux-terrifiant-meurtres-et-persecutions-andrea-riccardi-jean-michel-di-falco-1842068.html#uOtYr38MjPJv5a1g.99

Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/livre-noir-condition-chretiens-dans-monde-etat-lieux-terrifiant-meurtres-et-persecutions-andrea-riccardi-jean-michel-di-falco-1842068.html#uOtYr38MjPJv5a1g.99



http://www.atlantico.fr/decryptage/livre-noir-condition-chretiens-dans-monde-etat-lieux-terrifiant-meurtres-et-persecutions-andrea-riccardi-jean-michel-di-falco-1842068.html

Le livre noir de la condition des chrétiens dans le monde

Ouvrage coordonné par Samuel Lieven
Les chrétiens : une civilisation en péril ?

UN LIVRE ÉVÉNEMENT – UNE LECTURE PASSIONNANTE

  • L’état des lieux terrifiant des menaces qui pèsent sur les chrétiens au Proche-Orient, en Afrique, en Asie, en Amérique Latine.
  • Un tour du monde inédit pour apprendre, à travers la présence chrétienne, l’histoire et les réalités politique et religieuse de plus de 35 pays.
  • Des analyses d’experts mais aussi des reportages et des témoignages poignants pour prendre la mesure des drames vécus par les chrétiens.
Pour la première fois, un livre dresse un tableau complet  des persécutions subies par les chrétiens dans le monde
La religion chrétienne est aujourd’hui la plus menacée au monde.  150 à 200 millions de chrétiens (catholiques, protestants, orthodoxes) sont discriminés ou persécutés à travers la planète. Au Proche-Orient, en Afrique subsaharienne, en Asie, les chrétiens sont la cible de groupes armés et d’organisations terroristes. Ils subissent aussi des pressions sociales et des répressions d’appareils d’État. Surveillance, intimidations, assassinats, « épuration religieuse » comme en Irak sur le territoire de l’État islamique : la condition des chrétiens provoque une inquiétude de plus en plus forte dans la communauté internationale.
Plus qu’une question de liberté religieuse, cette hostilité grandissante compromet l’existence même d’une civilisation et de ses valeurs. Le sort des chrétiens interpelle non seulement les croyants, mais aussi les non-croyants, les intellectuels, les gouvernements et les organisations non-gouvernementales.
Plus de 70 témoignages, reportages et analyses d’experts de 17 nationalités
Dirigé par le français Jean-Michel di Falco, le britannique Timothy Radcliffe et l’italien Andrea Riccardi, le Livre noir de la condition des chrétiens dans le monde, coordonné par Samuel Lieven, regroupe les contributions des plus grands experts mondiaux : historiens, journalistes, observateurs, représentants d’oNG et personnalités religieuses. 
 
Un livre indispensable pour savoir et comprendre

© Bruno Levy – Conférence de presse – 23 octobre 2014
« Derrière les chiffres, on l’oublie parfois, se cachent des vies humaines, des histoires singulières, des visages, des hommes et des femmes, des enfants et des vieillards. Derrière les chiffres, ce sont des persécuteurs et des persécutés, des bourreaux et des victimes. » J-M Di Falco
« Une vérité scandaleuse réside au cœur du christianisme : Jésus a embrassé la mort que lui réservait des hommes violents, et de là est né un fruit d’une gratuité absolue, une nouvelle alliance de paix. Les chrétiens doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour résister aux violences de la mondialisation. » Timothy Radcliffe
« Le chrétien n’est pas idéologique (…) son humanité et sa liberté font de lui un témoin à charge contre l’idéologie ou le pouvoir arbitraire. C’est pour cette raison qu’on l’éloigne, qu’on le fait taire, qu’on l’élimine brutalement. » Andrea Riccardi
LA PRESSE EN PARLE
« Ce tour du monde est magistral. » Le Figaro, Jean-Marie Guénois Lire l’article complet
« Un livre qui fera date. » Le Monde des Religions, Fabien Leone
« Un document exceptionnel. » Le Point, Sébastien Le Fol Lire l’article complet
« Un coup de projecteur inédit sur les discriminations contre les chrétiens dans le monde », La Croix, Anne-Bénédicte Hoffner Lire l’article complet
« Un précieux état des lieux de la chrétienté dans le monde, avec force témoignages, reportages et des analyses. » Ouest FranceLaurent Marchand
« Un triptyque équilibré entre témoignages reportages et analyses » Ouest France, François Vercelletto Lire l’article complet
« Un tableau inédit et complet des persécutions subies par les chrétiens sur la planète. » Midi Libre Lire l’article complet
« Un livre très attendu »  Radio ClassiqueÉcouter l’émission
« État des lieux exhaustif », RFIÉcouter l’émission
« Un pavé qui a l’ambition de faire savoir, comprendre et réagir aux menaces qui pèsent sur les chrétiens dans le monde. » 24h, Xavier Alonso Lire l’article complet
Retrouvez la tribune de J-M Di Falco dans le JDD
Radio Notre-Dame,Élodie Dambricourt, Écouter l’émission

samedi 10 septembre 2016

Nouvelles d'Arménie en Ligne on the air

Nouvelles d'Arménie en Ligne on the air

Nouvelles d'Arménie en Ligne on the air

Les Editions Cercle d'Ecrits Caucasiens viennent de publier le livre-témoignage « Les Assyro-Chaldéens et les Arméniens massacrés par les Turcs » de Joseph Naayem (1888-1964), un témoin oculaire majeur du génocide assyro-chaldéen et arménien.

(JPEG)

Les Assyro-Chaldéens et les Arméniens massacrés par les Turcs de Joseph Naayem

Ci-dessous la note de l'éditeur : « Des trois plus anciens peuples chrétiens autochtones d'Asie Mineure, arménien, grec et assyro-chaldéen, qui, lors de la Première guerre mondiale, ont subi un génocide au sens vrai du terme, ourdi et exécuté par le régime jeune-turc dans l'empire ottoman, parachevé par leurs héritiers idéologiques kémalistes en 1919-1923 et entériné par l'infamant traité de Lausanne de 1924, l'assyro-chaldéen, le moins nombreux et le moins protégé, est celui dont la tragédie reste la plus méconnue. Pourtant, le témoignage rare de Joseph Naayem aurait dû, dès 1920, soulever l'indignation des puissances victorieuses, d'innombrables preuves existant de l'engagement aux côtés des Alliés de cette petite nation isolée, sans défense et cernée d'ennemis jurés séculaires. Les mêmes ennemis qui, en profitant du chaos en Irak et en Syrie depuis les années 1990, se sont attelés à l'élimination de ce peuple, une fois de plus sous les yeux du monde civilisé, qui le considère comme une minorité chrétienne qu'on peut transplanter en Europe ou en Amérique du Nord, pour la sauver et assurer sa pérennité. Comme on le fit pour les survivants arméniens et grecs d'Asie Mineure... Oublieux de ses racines culturelles, l'Occident a infiniment tort de se croire, comme les récents évènements sanglants sur son sol le prouvent, à l'abri de la sauvagerie de monstres dont lui-même a toléré l'existence et nourri les ambitions en Irak et en Syrie, comme il avait toléré l'existence de Jeunes-Turcs au début du 20e siècle, lesquels l'ont remercié d'un guerre mondiale, dont on commémore le centenaire, et qui contenait les germes de la seconde... Cette réédition comprend, -outre la préface de Joseph Yacoub, professeur honoraire de l'université catholique de Lyon, spécialiste des minorités dans le monde et des chrétiens d'Orient, auteur de « Qui s'en souviendra ? » et « Oubliés de tous » aux éditions du Cerf -celles de Lord Bryce, du R.P. Gabriel Oussani, et deux chapitres supplémentaires traduits de l'anglais absents de l'édition de 1920 ».

Le livre va être présenté par l'éditeur Hratch Petrossian dans de nombreuses villes en France, dont le 18 novembre à Valence (Drôme) par l'association « Arménia ».

- « Les Assyro-Chaldéens et les Arméniens massacrés par les Turcs » de Joseph Naayem. Editions Cercle d'Ecrits Caucasiens-300 pages, 22 €. http://lecercledecritscaucasiens.over-blog.com/



Envoyé de mon iPhone

« Martyre et communion ». L’expérience des martyrs, un héritage évangélique pour toutes les Églises


Zenit- by Anita Bourdin on 8 September, 2016
L’expérience des martyrs constitue un le précieux héritage évangélique » et cela « pour toutes les Églises », souligne le pape François dans un télégramme  adressé en son nom par le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, aux participants du 24ème colloque œcuménique international sur la spiritualité orthodoxe,  qui s’est ouvert hier, 7 septembre 2016, au monastère de Bose (Italie), pour quatre jours, sur le thème « Martyre et communion ».
Le pape souhaite un bon travail aux représentants des Eglises, soulignant « le précieux héritage évangélique »  que représente l’expérience des martyrs « pour toutes les Églises ». Il les invite à faire de cette rencontre «  une nouvelle occasion d’échanges sincères et fraternels » et de cette réflexion sur le martyre, une invitation à « considérer la voie du sang comme la voie privilégiée pour « progresser sur le chemin de l’unité ».
Ce thème du martyre est d’une «  brûlante actualité », en ce temps de guerre et de persécution qui touche de nombreuses communautés chrétiennes dans le monde, soulignent les organisateurs.
En collaboration avec les Eglises orthodoxes, ce colloque, ouvert à tous, est une nouvelle occasion de « rencontre fraternelle, d’échange et de partage, dans l’écoute commune de la Parole de Dieu et dans l’approfondissement de la tradition spirituelle des Églises orthodoxes», souligne le communiqué du monastère.
Aux côtés des conférenciers sont présents des représentants officiels de toutes les Églises orthodoxes, de l’Église catholique, de l’Église d’Angleterre, des biblistes, des patrologues et des théologiens, des moines d’Orient et d’Occident, des philosophes et des auteurs du monde entier.
« L’heure est venue que nos dialogues théologiques dépassent les barrières et les complexes de l’histoire, et comprennent que nos divisions rendent stériles notre témoignage », a invité le Patriarche Youhanna X (Yazigi), Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, à l’ouverture du congrès. Le patriarche est le frère d’un des deux évêques métropolites enlevés en Syrie en 2013. Il avait confié le texte de son intervention au doyen de la faculté de théologie de l’université de Balamand, Porphyrois Georgi, rapporté par Radio Vatican qui cite l’agence Sir, le canal d’information de la conférence épiscopale italienne. «  Nos chrétiens d’Orient  – écrit Youhanna aux participants– cherchent aujourd’hui quelqu’un qui entende leur cri mais ne trouvent personne ». « Nous ne recherchons pas la pitié des puissants de ce monde mais, à voix haute, nous hurlons à leur visage: ‘Arrêtez de nous coller cette étiquette de mécréants, mettons fin au terrorisme, fin aux mensonges! Arrêtez d’exporter la barbarie, d’adopter des slogans insensés ».
Et de poursuivre : «  Aujourd’hui, le monde est dans un état d’égarement ». Il attend des chrétiens «  une vraie communion et une vraie unité qui dépasse les barrières de l’histoire, ses péchés et ses blessures ». Ce monde, ajoute le patriarche, a un pressant besoin de témoignage chrétien, fondé sur la rencontre et la compréhension, besoin d’une voix chrétienne unie et franche qui réponde aux interrogations que l’homme se pose et représente pour lui un défi dans toutes les crises sociales auxquelles il est confronté ».
Dans son intervention, titrée «  Le sang des martyrs, semence de communion », le patriarche de tout l’Orient, cite un à un toute les victimes de la violence, jusqu’au père Jacques Hamel, assassiné en France, le 26 juillet dernier. « Sans nul doute, dit-il, les souffrances des chrétiens représentent pour nous la meilleure incitation à penser attentivement à notre unité chrétienne et à donner la priorité  à une action qui la favorise sérieusement », qui demande « un oecuménisme de la conversion ».  Les  martyrs d’aujourd’hui nous rappellent que « ce qui nous unit est beaucoup plus grand que ce qui nous divise », a-t-il ajouté, renvoyant alors chaque participant à une introspection intérieure : « Chacun de nous est-il disposé à admettre sa propre responsabilité dans ce fossé qui divise nos Eglises ? Chacun de nous est-il disposé à admettre ses propres erreurs commises au fil de l’Histoire, et en particulier celles qui ont contribué à diviser le corps du Christ ? Sommes-nous prêts à panser, avec honnêteté, les plaies du passé et à nous libérer de la mémoire de la mésentente? ».