mardi 9 août 2016

La longue liste des martyrs chrétiens

Entre 2000 et 2015, 396 opérateurs pastoraux ont été assassinés dans le monde.

 Le père Jacques Hamel est le dernier d'une longue liste.

Modifié le  - Publié le  | Le Point.fr
Le père Jacques Hamel est le premier prêtre assassiné en Europe en raison de sa religion depuis 1993. Cette année-là, Cosa Nostra avait armé le bras d'un sicaire pour abattre à Palerme le père Don Pugliese, coupable d'avoir dénoncé la mafia dans ses prêches. Pour le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, « un autre pas vers l'abysse a été commis ». « Attaquer un lieu de culte et son ministre alors qu'il célèbre une messe, qui est un acte de paix, est une lâcheté qui nous projette vers le néant. »
Le calvaire des chrétiens dans le monde ne cesse de progresser. Selon l'agence catholique Fides, entre 2000 et 2015, 396 « opérateurs pastoraux chrétiens » – prêtres, religieuses ou laïcs impliqués dans la vie pastorale –, dont 5 évêques, ont été assassinés. En 2015, 13 l'ont été en Amérique, 5 en Afrique, 7 en Asie et 2 en Europe. Fides ne distingue pas les crimes religieux de ceux qui semblent crapuleux. « Mourir sous les balles d'un voleur lorsqu'on a choisi de porter l'évangile dans un pays de grande pauvreté où la violence est quotidienne, c'est mourir en témoin de la foi », explique un responsable de l'agence. Reste que, depuis une vingtaine d'années, le fondamentalisme islamique a multiplié les attaques contre les ecclésiastiques.

La longue liste des martyrs chrétiens

En 1996, le GIA (Groupe islamique armé) a enlevé et exécuté à Tibhirine, en Algérie, sept moines français. Le plus jeune avait 52 ans, le plus âgé 80. En 2006, le père Andrea Santoro est assassiné dans son église de Trebisonda, en Turquie, aux cris de « Allah Akbar ». Deux ans plus tard, le missionnaire Jesus Reynaldo Roda tombe aux Philippines sous les balles du groupe terroriste Abu Sayyaf. En 2008 également, l'évêque Luigi Pavese, vicaire apostolique d'Anatolie, est poignardé à mort à Iskenderun, en Turquie, par son chauffeur, un islamiste. François Murad, prêtre syrien, est assassiné en 2013 à Ghassanieh, au nord de la Syrie, par les hommes du groupe djihadiste Jabhat al-Nosra. Le même groupe qui a décapité en 2014 le prêtre hollandais Frans van der Lugt dans le monastère de Homs, où il était le seul Européen à avoir refusé de quitter la ville. On est sans nouvelles du père Dall'Oglio, enlevé à Raqqa en 2013 par un groupe proche d'Al-Qaïda, et les espoirs de le revoir vivant sont désormais nuls. En avril 2014, dans le nord de la Centrafrique, le prêtre Christ Forman Wilibona est criblé de six balles par, semble-t-il, des mercenaires de l'ancien groupe rebelle musulman Sekela. Jacques Hamel est le dernier sur cette liste des martyrs chrétiens.
Le pape François est-il en danger ? Les services de sécurité du Vatican assurent qu'il n'existe aucune menace particulière sur le souverain pontife. De toute façon, le pape argentin a déjà fait savoir qu'il n'entendait pas exercer son ministère coupé des fidèles. Et c'est dans sa Ford Focus, aux vitres teintées mais non blindées, qu'il s'est rendu hier dans la basilique romaine de Sainte-Marie-Majeure de Rome pour prier à la mémoire de Jacques Hamel.

http://www.lepoint.fr/societe/la-longue-liste-des-martyrs-chretiens-27-07-2016-2057421_23.php?M_BT=630295570442&m_i=Za5BKNmQaQhQzahbfqec1nLBL7DIuYqu5tQYF421LHZkiBBeikAKHxv2P1rqPvFxEoLfaAqudovlqns3cyeC6BgVCccrZf#xtor=EPR-6-[Newsletter-Matinale]-20160728

jeudi 4 août 2016

« Va-t’en, Satan ! », le testament spirituel du Père Hamel - France Catholique

« Va-t'en, Satan ! », le testament spirituel du Père Hamel - France Catholique

« Va-t'en, Satan ! », le testament spirituel du Père Hamel

« Va-t'en, Satan ! » : ce sont les derniers mots que le Père Jacques Hamel, martyr dans sa propre église, a prononcé avant de mourir. Martyr, c'est-à-dire témoin jusqu'à donner sa vie, assassiné à 85 ans par deux jeunes dévoyés de 19 ans basculant dans le Djihad islamiste. Poignardé dans sa paroisse de Saint-Etienne du Rouvray, à deux pas de Rouen. Dans une église qui porte le nom du premier martyr. Ce refus du mal et de la haine, ce prêtre au dévouement total l'a exprimé avec la force morale et spirituelle immense d'un homme sans armes exposé aux coups de couteau de la violence sauvage.

Le Père Hamel est resté fidèle à la logique de toute sa vie d'homme de paix : pendant la guerre d'Algérie, très jeune, il avait décliné la proposition de devenir officier, pour être sûr de pouvoir pratiquer intégralement le commandement divin « Tu ne tueras pas ». Ces dernières années, très âgé, tout en poursuivant son sacerdoce, il s'était impliqué dans des démarches de proximité fraternelle avec des musulmans vivant près de sa paroisse.

Mardi, lors des obsèques solennelles de ce prêtre, à la cathédrale de Rouen, une étole rouge était posée sur une grande croix en bois : « le rouge du sang, le rouge de l'Esprit Saint, le rouge du martyre », a expliqué l'archevêque de la cité normande où autrefois, Jeanne d'Arc a rendu son âme à Dieu, en invoquant le nom de Jésus jusque dans les flammes du supplice. Cette semaine, dans la continuité de l'Eglise souffrante, c'est encore Jésus qu'on a invoqué après la mort du Père Hamel : à l'intention de ceux qui sont tentés par l'aventure criminelle et meurtrière du Djihad, l'archevêque de Rouen, parlant de « violence diabolique », a dit à la cathédrale : « Nous prions pour vous, nous prions Jésus qui guérissait ceux qui étaient sous le pouvoir du mal ». Que chacun trouve en soi la force de dire non à l'esprit de Caïn. Et donc de refuser ce pouvoir destructeur de Satan. Un idéal de vie si simple, et parfois si difficile, dans ce monde malade…



JTK

mardi 2 août 2016

Le martyre des chrétiens - GARRIGUES ET SENTIERS 30/7/216

Le martyre des chrétiens - GARRIGUES ET SENTIERS

Le martyre des chrétiens

Un nouvel « attentat », bien différent de tous les précédents. Un prêtre assassiné pendant l'office. Ce sont donc les Chrétiens, en tant que tels, qui sont visés, on comprend l'émoi.

« Le serviteur n'est pas plus grand que son maître ;
s'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi »

(Jean 15,20)

Une première remarque s'impose : s'agit-il de terrorisme ? DAECH l'a-t-il commandité ? Il semble qu'on va un peu vite en besogne. Voici deux jeunes gens de nos villes, intoxiqués par une propagande islamiste radicale, qui décident d'assassiner un prêtre, et ils ont choisi une petite ville et un office avec une assistance de cinq personnes ! Étonnant.
Criminalité, oui, mais terrorisme ? Évidemment DAECH revendique, cela fait partie de sa stratégie, mais sérieusement pense-t-on que c'était commandité ? Simplement cette organisation criminelle (le terrorisme fait partie de son fond de commerce, et aussi bien d'autres activités criminelles) appelle tous et toutes à assassiner, elle peut donc tous les récupérer. Il serait temps de savoir ce qu'est le terrorisme avant de déclarer terroriste tout crime attribué à des musulmans islamistes.

Des crimes contre des Chrétiens, il y en a malheureusement beaucoup (en particulier au Moyen Orient, en Égypte). Ils semblent fondés sur la notion de « terre d'Islam » (en ignorant que les racines du Christianisme sont sur ces terres !), le christianisme serait donc interdit sur la « terre d'Islam ». Cette notion est évidement dangereuse, porteuse de tous les crimes et injustices possibles, insupportable dans notre monde. Elle fait écho à la « terre de chrétienté » qui n'est pas plus défendable. Et là, ces deux jeunes ont donc décidé d'éradiquer le christianisme de la « terre de chrétienté ». En ce sens ce crime ne peut se ramener à ceux qui se déroulent au Moyen Orient.
Ces crimes expriment la haine des Chrétiens. Comment les éviter ? Il semble (on ne peut être sûr de rien tant les raisons peuvent être diverses) qu'il s'agisse d'un crime religieux spécifique ; c'est donc en corrigeant la vision de leur religion de ces islamistes qu'on peut espérer stopper la contagion. C'est le travail des religieux musulmans. C'est aussi le travail de toutes les religions de proclamer qu'elles doivent se consacrer à la Paix et à l'ouverture aux autres. Les pouvoirs publics sont démunis, hors circuit.

Ce prêtre est un martyr, il a été tué pour sa foi, mais sans le savoir, on ne lui a pas donné le loisir de l'exprimer avant de le sacrifier. Notre vision des Martyrs était celle de personnes sommées de renoncer à leur foi pour être sauvées, là ce n'est pas le cas. Devant ces dangers, nous pouvons demander le renforcement des forces de police, célébrer sous la protection des mitraillettes... C'est le rôle des pouvoirs publics d'assurer une certaine sécurité, mais il y aura toujours des lieux dans lesquels le crime sera facile à exécuter.
Alors ?
Il semble que nous sommes appelés à témoigner notre foi, mais pas comme les martyrs de l'ancien temps, simplement en refusant de répondre par les armes au danger, en refusant de crier avec les loups, en continuant à aller prier ensemble, malgré le danger (qui n'est quand même pas aussi important que celui encouru par les Chrétiens de Rome sous Néron !). Nous espérons une protection des forces de l'ordre, nous n'allons pas provoquer des occasions de crimes, mais ce n'est pas sur les armes que notre foi se fonde.

Ce n'est pas par le Credo ou tout autre article de foi qu'il nous est demandé actuellement de témoigner, mais de notre attachement au Christ qui se manifeste par nos réactions devant ces crimes odieux.

C'est le moment de témoigner de la vérité de notre foi :
« Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité.
Quiconque est de la vérité écoute ma voix
 »
(Jean 18, 37)

Marc Durand
29 juillet 2016



JTK